« Ce pays me rend malade » : l’ex-gendarme Olivier livre son témoignage sur les cités et l’immigration

La question des violences policières continue d’alimenter les débats en France, et le sujet reste sensible lorsqu’il touche les populations issues de l’immigration. C’est ce qu’a rappelé Olivier, ex-gendarme, lors de son intervention sur le plateau des Grandes Gueules sur RMC, le 28 octobre 2025. Un témoignage qui mêle indignation, vécu sur le terrain et inquiétudes sur l’évolution du pays.

Des violences policières sous surveillance

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Rien qu’en 2019, l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) a ouvert 1460 enquêtes judiciaires, dont 868 pour violences volontaires. La plupart de ces incidents surviennent lors de manifestations tendues ou de contrôles de routine, avec parfois des blessures graves, voire mortelles, notamment liées à l’usage du lanceur de balle de défense (LBD). La tendance est alarmante : 2024 a été l’année la plus meurtrière depuis une quinzaine d’années pour des interventions policières.

Une perception contrastée des populations issues de l’immigration

Le traitement des habitants des quartiers populaires issus de l’immigration est au cœur des polémiques. De nombreuses études révèlent que ces populations sont soumises à des contrôles plus fréquents et plus attentifs, renforçant le sentiment de discrimination. Certains rapports internes à la police montrent que certains agents considèrent ces individus comme “des délinquants” ou des personnes dangereuses, ce qui influence la manière dont les interventions sont menées.

Le point de vue d’Olivier : un ex-gendarme à cœur ouvert

Pour Olivier, ancien gendarme, cette représentation est erronée. Sur le plateau, il a exprimé son mécontentement et son horreur face aux accusations généralisées visant les forces de l’ordre :

“Je suis totalement horrifié, et pour deux raisons. La première, c’est que je suis ancien gendarme, donc quand j’entends parler comme ça des forces de l’ordre, je vous avoue, je pète un câble, clairement.”

Selon lui, la police et la gendarmerie restent parmi les institutions les plus contrôlées de l’État. Il insiste :

“Qu’on ose nous dire qu’on fait du clientélisme et autre chose par rapport à la couleur de peau, c’est absolument n’importe quoi. Ce n’est pas de ma faute si dans une majorité des cas, quand j’intervenais quelque part ou quand la police intervient quelque part, on a très souvent affaire à une population qui est majoritairement issue de l’immigration.”

La peur change de camp

Olivier souligne également un phénomène paradoxal : la peur, qui était autrefois du côté des habitants des quartiers, semble aujourd’hui toucher les policiers eux-mêmes. Chaque geste, chaque parole est minutieusement observé lors d’une intervention, ce qui crée un climat de tension constant.

“Le sentiment de peur, c’est limite dans la police et dans la gendarmerie. Mais la peur change de camp. Mais sans déconner, ce pays, ça rend malade. Ça rend vraiment malade.”

Entre colère et constats

Le témoignage d’Olivier illustre un malaise profond : celui d’un professionnel qui, ayant consacré sa carrière à la sécurité, se sent critiqué et incompris, alors même qu’il observe des réalités sociales complexes sur le terrain. Pour lui, pointer du doigt uniquement la couleur de peau ou l’origine des individus ne reflète pas la réalité du quotidien des forces de l’ordre.


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