La grippe

La grippe est une maladie infectieuse très contagieuse,

liée au virus Myxovirus Influenzae. Elle évolue sur un mode épidémique saisonnier hivernal, avec une transmission par voie aérienne, interhumaine. Les premiers cas apparaissent en extrême orient et évoluent vers l’Ouest et touchent d’abord les enfants d’âge scolaire non immunisés.

Malgré son caractère habituellement bénin, la grippe est un problème majeur de santé publique du fait :
– De sa grande contagiosité touchant 60 % d’une population d’individus non immunisés.
– De sa mortalité non négligeable, avec un important taux d’hospitalisations concernant les personnes âgées, les sujets immunodéprimés et les patients aux fonctions cardio-respiratoires altérées.
– De sa symptomatologie avec une fatigue majeure entraînant une forte augmentation du nombre d’arrêts de travail pendant les périodes d’épidémies.

Le virus possède à sa surface des protéines se fixant sur les cellules des voies respiratoires. Une fois fixé, le virus se développe dans sa cellule hôte ce qui aboutit à une destruction de celle ci. Ce tropisme pour les cellules de la sphère aérienne explique la présence au premier plan des symptômes respiratoires.

Comme toute maladie infectieuse contagieuse, la grippe évolue en trois phases :

– La première phase d’incubation correspondant au temps entre la transmission du virus et l’apparition des premiers symptômes, dure en moyenne 48 heures et dépasse rarement 72 heures.
– La phase d’invasion ou phase d’apparition des premiers symptômes se caractérise par sa brutalité et associe fièvre élevée (> 39), frissons, maux de tête, courbatures et sensation de malaise général.
– La phase d’état durant laquelle les symptômes sont les plus intenses, se caractérise par des signes généraux très forts avec une fièvre élevée aux alentours de 40°c et la persistance des autres signes de la phase d’invasion associés à une fatigue majeure et des troubles de l’appétit. Des douleurs diffuses touchent les muscles (notamment du dos) et les articulations. Il existe un écoulement nasal, des yeux rouges (coryza), une toux sèche et des douleurs pharyngo-laryngées. La particularité de la grippe est l’intensité de ces signes et la pauvreté de l’examen clinique qui ne retrouve (en dehors des formes compliquées) qu’une gorge rouge, une langue chargée et tout au plus une auscultation pulmonaire quelque peu modifiée.

Les examens complémentaires sont inutiles en l’absence de complication et l’évolution se fait spontanément vers la guérison en 5 à 7 jours. La toux et une fatigue importante peuvent quant à elles persister jusqu’à plusieurs semaines.

Les complications sont :
– Les surinfections bactériennes, fréquentes chez le sujet âgé ou les personnes aux antécédents cardio-respiratoires, nécessitent la mise sous antibiotiques. On restera attentif aux atteintes extra pulmonaires de la grippe (méningite, troubles digestifs, péricardite…).
– La grippe maligne, est la complication la plus grave et motive l’admission du patient en réanimation devant une insuffisance respiratoire majeure et des signes extra pulmonaires plus fréquents. Cette complication est rare mais souvent mortelle et explique l’importance des campagnes de prévention.

Il n’existe pas de traitement spécifique de la grippe. Le traitement est donc purement symptomatique dans les formes communes non compliquées. En cas de surinfection ou de terrain à risque, la mise sous antibiotique est inévitable, orientée vers les germes incriminés.

La vaccination est la meilleure prévention de la grippe en dehors de l’évitement des sujets contaminés. Elle peut être pratiquée dès le 6e mois chez le nourrisson et est indiquée chez tout sujet à risque. La difficulté dans la mise au point du vaccin est la constante évolution génique du virus imposant une modification annuelle du vaccin. La protection est d’environ 70% des vaccinés exposés au virus. L’immunisation apparaît en une quinzaine de jours et dure toute la saison épidémique
L’apparition du vaccin a permis d’éviter bon nombre d’hospitalisations et de réduire le coût social de cette maladie qui reste néanmoins élevé.
QUESTIONS / REPONSES

Quels signes font craindre une surinfection, ou quand prescrire des antibiotiques ?

Une fièvre élevée persistante, des expectorations purulentes, une altération des fonctions respiratoires motivent la prescription d’antibiotiques. Un examen clinique attentif pratiqué par un médecin recherchera une otite, une sinusite, une pneumonie, une laryngite…

Quand pratiquer des examens complémentaires ?

A la demande du médecin, en cas de complication ou pour éliminer une autre pathologie. Les prises de sang ou radiographies pratiquées au cours d’une grippe sont sans anomalie et n’ont pour conséquence que de fatiguer le patient en plus d’augmenter le coût de sa maladie.

Quel traitement symptomatique ?

On associera traitement antipyrétique pour faire chuter la fièvre associé aux mesures habituelles ; boissons abondantes, repos au lit, limiter les épaisseurs de couvertures, vessies de glace sur les plis inguinaux. Le traitement antalgique pour lutter contre les douleurs et courbatures se fera de front avec les antipyrétiques car recouvre habituellement les mêmes molécules (paracétamol, aspirine, anti inflammatoires). Les antitussifs sont intéressants en cas de toux sèche douloureuse et invalidante mais ceux ci ne doivent jamais être prescrits en cas d’expectoration, devant le risque d’évolution vers une pneumonie.

Quels sont les sujets à risque ?

L’enfant, la personne âgée, les personnels de collectivité pièce maîtresse de l’épidémie. Tout patient fragilisé par une maladie chronique, en particulier, les insuffisants cardiaques et respiratoires, les diabétiques, insuffisants rénaux, hépatiques, immunodéprimés. Tout patient pris en charge à 100% pour une maladie chronique ALD30 reçoit de sa caisse de sécurité sociale une ordonnance pour obtenir gratuitement le vaccin antigrippal.

Quels sont les effets secondaires du vaccin ?

Localement, rougeur, induration, douleur. Rarement allergie. Parfois un syndrome pseudo grippal associant les signes de la grippe sur une période beaucoup plus courte. Les autres effets indésirables sont rares et à évaluer avec son médecin en fonction du vaccin.

Comment évolue le virus de la grippe ?

Question technique. Par évolution génétique. La grippe évolue sur un mode épidémique selon trois virus. Le virus A de grande variabilité antigénique possède un rythme épidémique de 2 à 3 ans avec un taux de mortalité élevé chez le sujet âgé. Les épidémies du virus B se font tous les 5 à 6 ans de façon plus localisées et moins sévères. Les épidémies du groupe C sont sporadiques et localisées. Ces épidémies correspondent au glissement du virus avec évolution permanente des antigènes de surface. Tous les 15 ans se produit une cassure par changement antigénique brusque à la surface du virus. On appelle la propagation de cette maladie une pandémie, qui pour la grippe débute habituellement en Asie du sud est et se caractérise par une diffusion intense et rapide.

 

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