Il y a des décisions qui façonnent une vie, et d’autres qui tentent de la réécrire. Ethan Bramble, jeune père australien de 24 ans, en sait quelque chose. Connu sur les réseaux sous le surnom de « ModBoy », il s’est fait remarquer dès l’adolescence par ses modifications corporelles extrêmes. Mais aujourd’hui, c’est pour un geste inverse qu’il attire l’attention : celui d’effacer, petit à petit, plus de 200 tatouages et transformations pour le bien de sa fille.
Une passion devenue identité
Tout commence dès l’âge de 11 ans, lorsqu’Ethan commence à étirer ses lobes d’oreilles. Rapidement, les modifications s’enchaînent : langue fendue, nombril retiré, tatouages envahissant le corps, puis le visage. Pendant des années, il s’investit pleinement dans cette métamorphose, y consacrant plus de soixante mille dollars australiens.
À l’époque, il ne s’agit pas de provocation, mais d’affirmation. Chaque dessin, chaque geste extrême, était une manière pour lui de se sentir en accord avec son identité. Pourtant, avec le temps, l’image dans le miroir ne lui renvoie plus tout à fait le même sentiment.

Quand le regard des autres devient un fardeau
Si les tatouages sont souvent associés à la liberté d’expression, ils peuvent aussi devenir un poids au quotidien. Ethan confie que ses tatouages faciaux lui ont progressivement causé une grande anxiété. Ce n’est plus seulement son reflet qu’il remet en question, mais aussi le regard des autres, leurs jugements, leurs malaises.
Tout change avec l’arrivée de sa fille. Ce n’est plus seulement pour lui qu’il envisage un changement, mais pour elle. Il s’interroge : comment sera-t-il perçu lorsqu’il viendra la chercher à l’école ? Comment les enseignants ou les autres parents réagiront-ils face à son apparence ? Ces questions, il ne peut plus les ignorer.
Un retour en arrière semé d’obstacles
Supprimer des tatouages n’est ni simple, ni anodin. C’est un processus long, coûteux, et surtout, douloureux. Depuis plus d’un an, Ethan a entamé des séances de détatouage au laser. Il ne cherche pas à tout effacer, mais à retrouver un visage plus neutre, une apparence plus apaisée.
Il explique avoir commencé ce parcours à cause de l’anxiété, mais aussi avec le désir de se sentir mieux dans sa peau. C’est une forme de libération, non pas contre son passé, mais en faveur d’un avenir plus serein pour lui et sa fille.
Une leçon sur l’image et le temps
L’histoire d’Ethan soulève une question profonde : peut-on vraiment tourner la page sur un passé gravé dans la peau ? Les tatouages sont parfois considérés comme définitifs, mais ce sont surtout les expériences qu’ils symbolisent qui laissent les traces les plus durables.
Son choix n’est ni un reniement ni une faiblesse. C’est au contraire une preuve de maturité. Comprendre que l’on peut évoluer, même après avoir fait des choix radicaux, demande du courage. Et si la peau garde en mémoire certains dessins, l’esprit, lui, apprend à faire la paix avec ce qu’il a été.
Une transformation pour soi et pour l’autre
Ethan ne cherche pas à devenir quelqu’un d’autre. Il ne renie pas l’homme qu’il a été. Il choisit simplement d’ajuster son apparence à ce qu’il souhaite transmettre aujourd’hui à sa fille : une image de stabilité, de présence et d’ouverture.
Ce parcours nous rappelle que changer, même en profondeur, reste toujours possible. Et que parfois, les gestes les plus radicaux ne sont pas ceux qui transforment, mais ceux qui réparent.