La consommation de tabac expose les fumeurs à plusieurs risques
Soumis à l’agression des différents composants de la fumée du tabac, l’organisme du fumeur va accentuer le risque de développement d’un certain nombre de pathologies :
- le risque cardio-vasculaire : coronarien, artéritique
- le risque broncho-pulmonaire : bronchite chronique, cancer
- le risque cancérologique : du poumon, de la vessie qui est moins connu,
- de l’oesophage, de l’estomac, et chez les femmes, il est un adjuvant du cancer du sein.
Ces pathologies semblent être liées au stress oxydatif qui attaque aussi bien les membranes cellulaires que l’ADN des noyaux cellulaires.
Pour se protéger des méfaits du stress oxydatif, l’organisme a recours aux anti-oxydants. Certains que nous allons passer en revue sont tout particulièrement intéressants pour le fumeur car ils sont présents dans l’alimentation traditionnelle.
II – PLACE DES ANTI-OXYDANTS
1 – La vitamine C et son action vis-à-vis des nitrosamines de l’estomac
Dans le milieu acide de l’estomac, les acides aminés des protéines alimentaires entrent en contact avec les nitrites de la fumée du tabac et forment des nitrosamines. Ces nitrosamines absorbées au niveau du TD seraient responsables par passage dans le sang des cancers de l’estomac et en partie de ceux des voies respiratoires.
Une ration élevée de vitamine C inhibe la formation et l’action de nitrosamines et de ce fait, participe à la prévention du cancer.
Donc, pour se prémunir contre le risque de cancer, le fumeur a intérêt à manger abondamment les fruits les plus riches en vitamine C, c’est-à-dire les agrumes (oranges, citrons, pamplemousses), les fraises, les ananas, les pommes et de boire leurs jus, qu’il associera à des crudités, des salades.
2 – Le béta-carotène
a – Au niveau broncho-pulmonaire, le tabac entraine deux types de pathologie : la bronchite chronique (toux chronique) avec sa complication, l’emphysème, et, le cancer broncho-pulmonaire.
Le cancer broncho-pulmonaire est le plus fréquent des cancers, il peut être secondaire à des substances comme l’amiante, le tabac par l’action des dérivés des goudrons (les benzo-pyrènes), et les nitrosamines comme nous venons de le voir.
b – Les travaux d’épidémiologie montrent que chez les fumeurs, le cancer du poumon est plus fréquent chez ceux qui consomment la ration la plus faible de vitamine A. La carence en vitamine A (ou rétinol) sensibilise les voies respiratoires à l’action des substances cancérogènes du tabac.
Cependant il n’est pas conseillé aux fumeurs de consommer de fortes doses de vitamine A sous forme de préparations pharmaceutiques. En effet, la Vit. A prise à fortes doses entraîne des effets toxiques de surdosage : œdème cérébral, atteinte hépatique.
c – Par contre le béta-carotène a l’avantage de ne pas avoir la toxicité de la vitamine A Le béta-carotène, précurseur de la vitamine A, sous l’action d’un enzyme se transforme directement en rétinal, forme active de la vitamine A.
d – Un certain nombre d’aliments sont riches en béta-carotène : Les légumes vert foncé comme les épinards, certains choux verts, les salades. D’autre part on le trouve dans des aliments végétaux ayant la couleur rouge brique du carotène : les carottes, les abricots.
3 – Vitamine E
Place de la vitamine E
La bronchite chronique est la manifestation certainement la plus connue chez le fumeur de 40 ans. Son diagnostic tardif aboutit à l’emphysème et à l’insuffisance respiratoire.
Les irritants présents dans la fumée du tabac (acroléine, plénols) entrainent une hypersecrétion de mucus et une altération des cellules des petites bronches, avec apparition dans le poumon des cellules inflammatoires, qui elles-mêmes produisent des substances fortement oxydantes (anion superoxyde, ….)
L’exposition chronique à ces oxydants est responsable des lésions menant à l’emphysème en détruisant les fibres élastiques autour des bronchioles.
Effets de la Vitamine E
Au niveau pulmonaire, la vitamine E agit comme anti-oxydant naturel efficace et atoxique. Elle joue un rôle important dans la protection des structures alvéolaires et bronchiques.
Au niveau cardio-vasculaire, elle inhibe l’oxydation du mauvais cholestérol. En effet, le cholestérol une fois oxydé s’accumule dans la paroi des artères et constitue l’athérosclérose ou obstruction progressive des artères. Cette action anti-oxydante de la vitamine E est intéressante pour le fumeur car les pathologies coronarienne et artéritique y sont très fréquentes.
Chez le fumeur, il y a baisse en vitamines anti-oxydantes, et notamment une carence en vitamine E, conséquence du stress oxydant du tabac.
III – RECOMMANDATIONS DIETETIQUES au FUMEUR
1 – Eviter les alcools forts et réduire toutes les boissons alcoolisées, même le vin et la bière.
2 – Suivre une diététique cardio-vasculaire à orientation anti-thrombose
- le régime crétois
- limiter fortement les graisses saturées
- des acides gras mono-insaturés (huile d’olive)
- des acides gras poly-insaturés N-3
3 – Apports d’anti-oxydants
- Béta-carotène
Consommer plusieurs fois par semaine des carottes et
des légumes vert foncé : épinards, salades et choux verts. - Vitamine C
Consommer tous les jours des crudités - Vitamine E
Les huiles végétales constituent la principale source de vitamine E
Huile de germe de blé : 120 – 250 mg / 100 g
huile de tournesol : 55 – 85 mg / 100 g
Huile Isio 4 de Lesieur 45 – 65 mg / 100 g - L’huile d’olive contient peu de vitamine E.
- Les apports nutritionnels conseillés sont pour un adulte
de 12
mg/j de vitamine E, soit 18 UI/j. - Pour avoir un régime riche en vitamines E, il faut consommer des céréales complètes et des salades avec de l’huile de germe de blé, de tournesol, d’Isio 4.
- Sélénium
Manger deux fois par semaine du poisson ou des coquillages.