Après avoir frappé les îles Canaries et une large partie de l’Espagne, la tempête Emilia poursuit sa route vers le bassin méditerranéen. Si la France a bénéficié d’un week-end plutôt calme, la situation météo pourrait nettement se dégrader en début de semaine, en particulier dans le sud-est du pays. Pluies intenses, vents soutenus et mer agitée sont au cœur des préoccupations.

Une dépression active venue de l’Atlantique

Baptisée Emilia par l’Aemet, l’agence météorologique espagnole, cette dépression s’est illustrée par des conditions météo très perturbées sur la péninsule Ibérique. Rafales proches de 90 km/h, vagues impressionnantes sur les côtes atlantiques et cumuls de pluie dépassant localement les 100 mm ont entraîné de nombreuses alertes en Espagne, notamment en Andalousie et aux Canaries.

Au fil des jours, le système dépressionnaire s’est déplacé vers l’est, glissant du golfe de Cadix vers la Méditerranée occidentale. Ce déplacement modifie progressivement la circulation atmosphérique et prépare un terrain propice à un épisode pluvieux marqué sur le sud-est de la France.

Pourquoi la France pourrait être touchée

En début de semaine, l’affaiblissement de l’anticyclone qui protégeait jusqu’ici le pays va permettre à un thalweg atlantique de s’enfoncer vers l’ouest puis le sud de la France. Cette configuration est bien connue des météorologues : elle favorise l’arrivée d’un flux de sud-est chargé d’humidité, alimenté par une Méditerranée encore relativement chaude.

Ce mécanisme peut conduire à un épisode méditerranéen, avec des pluies parfois intenses et durables sur les zones exposées, en particulier lorsque l’air humide bute contre les reliefs.

Quelles régions sont les plus exposées ?

Les modèles météo convergent vers une dégradation progressive à partir de lundi, avec un risque plus marqué sur :

• Le pourtour méditerranéen continental, où des pluies soutenues et un vent parfois fort sont attendus
• Les Cévennes et l’arrière-pays méditerranéen, secteurs sensibles aux cumuls élevés et aux inondations rapides
• La Corse orientale, qui pourrait rester exposée plus longtemps au flux humide, avec des précipitations abondantes et durables

Dans certaines zones, les cumuls pourraient dépasser les 100 mm en quelques jours, notamment sur les reliefs et les secteurs directement exposés au vent de sud-est. Des orages localisés restent également possibles près des côtes et en mer.

Un risque principalement lié aux fortes pluies

Contrairement à d’autres tempêtes hivernales, Emilia ne s’accompagne pas d’une vague de froid marquée. Le principal danger réside dans l’intensité et la persistance des précipitations, susceptibles de provoquer des ruissellements importants, des crues de petits cours d’eau et des difficultés de circulation.

À partir de la nuit de mardi à mercredi, une atténuation progressive est envisagée, à mesure que l’alimentation humide se désorganise. Une phase de transition pourrait ensuite s’installer, avant qu’un nouveau système perturbé ne soit à nouveau envisagé pour la fin de semaine.

Vigilance recommandée

Même si la situation reste évolutive, les habitants du sud-est et de la Corse sont invités à suivre attentivement les bulletins de vigilance de Météo-France, ainsi que l’évolution des niveaux des cours d’eau. Comme souvent avec les épisodes méditerranéens, les impacts peuvent être très localisés mais parfois rapides.

La tempête Emilia rappelle une nouvelle fois que, même sans froid extrême, les conditions hivernales peuvent présenter des risques importants, en particulier sur les régions méditerranéennes.