La rentrée scolaire 2025-2026 ne démarre pas sous les meilleurs auspices pour les lycéens et leurs familles. À peine les cartables ressortis, un changement inattendu dans le système de notation au lycée vient bouleverser les habitudes. Et les réactions ne se font pas attendre.
Un nouveau système de notes pour le bac et Parcoursup
Depuis la réforme Blanquer de 2018, la moyenne des notes issues du contrôle continu compte pour 40 % de la note finale du baccalauréat. Mais à partir de cette année, une modification de taille est introduite : les élèves de première et de terminale auront désormais deux types de notes.
- Les notes « certificatives » : elles compteront pour le bac et Parcoursup.
- Les notes à coefficient zéro : elles apparaîtront au bulletin, mais n’auront aucun poids dans le calcul final.
Concrètement, les devoirs jugés les plus importants – dissertations, épreuves longues, travaux de recherche – devraient intégrer la première catégorie. En revanche, les petits contrôles, QCM ou évaluations ponctuelles ne pèseront plus dans la balance.
L’objectif affiché par le ministère est clair : rendre le système « plus fidèle au niveau réel des lycéens », éviter que de simples exercices annexes ne viennent gonfler artificiellement une moyenne, et renforcer l’égalité entre les élèves.
Des parents et des enseignants désorientés
Sur le papier, la mesure peut sembler logique. Mais sur le terrain, elle sème déjà la confusion. Comment savoir à l’avance quelles évaluations compteront vraiment ? Chaque établissement devra définir sa propre organisation et informer les familles avant la Toussaint. Autant dire que les calculs des moyennes, si chers aux parents comme aux élèves, vont se compliquer.
Certains y voient une source de stress supplémentaire : les « vraies » notes risquent de se concentrer sur quelques évaluations seulement, renforçant la pression le jour J.
Les syndicats dénoncent une « diversion »
Les syndicats d’enseignants, eux, n’ont pas mâché leurs mots. Pour Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, cette réforme décidée à la hâte est une « diversion », imposée sans concertation. Jean-Rémi Girard, président du Snalc, déplore de son côté une nouvelle tentative de contrôle des pratiques des professeurs :
« Cela n’en finit plus depuis la réforme du bac de Jean-Michel Blanquer. »
Dans un contexte où enseignants comme élèves réclament plus de stabilité, ce changement de dernière minute ressemble pour beaucoup à un nouveau casse-tête administratif.
Une réforme qui divise, encore une fois
La question des notes à l’école a toujours cristallisé les débats. Déjà en 2012, un sondage IFOP révélait que 80 % des Français s’opposaient à leur suppression. Cette rentrée 2025 confirme que le sujet reste explosif.
En cherchant à « mieux refléter le niveau des élèves », le ministère de l’Éducation risque surtout d’alimenter un climat de méfiance et d’incertitude. Reste à voir comment parents, enseignants et lycéens s’adapteront à ce nouveau système… et s’il sera maintenu dans la durée.