Mort de Nahel : le combat d’une mère face à la douleur et aux menaces

Le 27 juin 2023 restera une date gravée dans la mémoire de nombreux Français. Ce jour-là, Nahel, un adolescent de 17 ans, a perdu la vie à Nanterre lors d’un contrôle routier qui a dégénéré. Depuis ce drame, sa mère, Mounia, tente de survivre au quotidien, portée par l’amour qu’elle portait à son fils, mais aussi confrontée à la haine que certains n’hésitent pas à lui faire subir.

Une douleur qui dépasse tout

Dimanche 22 octobre 2023, dans un reportage diffusé sur TF1 dans l’émission Sept à Huit, Mounia a accepté de témoigner. C’est avec une immense dignité qu’elle est revenue sur les événements, mais aussi sur le harcèlement dont elle est victime depuis la mort de son fils. Sur un mur, un dessin réalisé par les amis de Nahel rend hommage au jeune homme. Mais ce même hommage a été défiguré par des insultes violentes : « C’était un voyou, petit con ». Des propos blessants, auxquels s’ajoutent des lettres de menaces glaçantes reçues par Mounia.

« Grosse salope, sale arabe, un arabe de moins, on ira pisser sur sa tombe, à ton tour », peut-on lire dans certaines de ces lettres. Des mots d’une violence inouïe, pourtant balayés par la mère de Nahel. Car, comme elle le dit elle-même, rien n’est plus douloureux que la perte d’un enfant. « J’ai eu pire, le décès de mon fils. C’est la pire des choses », affirme-t-elle, le regard lourd de tristesse.

Le portrait d’un adolescent aimé

À travers ce même reportage, plusieurs proches de Nahel ont tenu à lui rendre hommage. Parmi eux, Ali, un ami très proche que le jeune homme surnommait « Tonton ». C’est avec émotion qu’il évoque leur dernière rencontre, survenue quelques heures seulement avant le drame. Des images inédites de Nahel, à la piscine ou avec ses amis, viennent rappeler qu’il était avant tout un adolescent comme les autres, entouré, souriant, plein de rêves.

Ali parle de lui comme d’un « petit frère », pas seulement pour lui, mais pour tout le groupe. Nahel, selon ses amis, était toujours disponible, toujours prêt à aider. Il ne disait jamais non. Il était passionné de moto et rêvait d’ouvrir un garage. Il attendait avec impatience de pouvoir passer son permis dès sa majorité. Autant de projets qui ne verront jamais le jour.

« Il était le meilleur », conclut Ali, la gorge serrée. Derrière le nom de Nahel, il y a une vie interrompue trop tôt, des ambitions, une famille et des amis qui ne l’oublieront jamais.

Un symbole d’injustice et de fracture

Le décès de Nahel a suscité une onde de choc dans toute la France. Au-delà de l’émotion, il soulève de nombreuses interrogations sur les pratiques policières, le traitement des jeunes issus des quartiers populaires et le racisme ordinaire qui gangrène certains discours. Mounia, malgré la haine qu’elle subit, devient malgré elle le visage d’un combat plus large : celui de la dignité, de la mémoire et de la justice.

Face à l’inhumanité de certaines réactions, son courage et sa dignité forcent le respect. Son témoignage nous rappelle une chose essentielle : derrière les chiffres, les faits divers et les débats, il y a des vies, des mères, des enfants, des familles.

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