Interdiction des téléphones dans les collèges : la pause numérique généralisée dès la rentrée

C’est officiel : à partir de la rentrée prochaine, les téléphones portables seront interdits dans l’ensemble des collèges français. Une annonce faite par Elisabeth Borne qui marque la volonté du gouvernement d’étendre la « pause numérique » à l’échelle nationale.

Une loi existante, mais peu appliquée

Depuis 2018, la loi autorise déjà les établissements scolaires à restreindre l’usage des téléphones en leur sein. Mais dans la pratique, son application reste inégale. Certaines équipes pédagogiques sont parvenues à instaurer des règles strictes, tandis que d’autres peinent à faire respecter l’interdiction, souvent faute de moyens humains et logistiques.

Dès septembre, cette tolérance prendra fin. Tous les collèges devront appliquer la mesure avec rigueur. En cas de non-respect, les élèves s’exposeront à la confiscation de leur appareil, qui ne pourra être récupéré que par leurs parents.

Une mesure contre le cyberharcèlement

L’objectif de cette interdiction est clair : limiter les risques liés à l’usage excessif des écrans, en particulier le cyberharcèlement. Si cette décision est saluée par certains, elle suscite aussi des doutes chez de nombreux élèves. Une collégienne de 3e témoigne : « Une fille a été prise en photo en sortant de l’école, l’image a été postée sur Facebook, et elle a été harcelée. Supprimer le téléphone au collège, c’est une première étape. »

En d’autres termes, si l’interdiction vise à protéger les jeunes, son efficacité dépendra aussi de ce qui se passe en dehors des murs de l’établissement.

Une application encore floue

L’extension de la pause numérique à tous les collèges pose de nombreuses questions. Comment surveiller des centaines d’élèves en permanence ? Comment faire respecter l’interdiction sans créer de tensions avec les familles ou les élèves ? Et surtout, l’État prévoit-il de fournir les ressources nécessaires pour accompagner cette mesure ?

Les chefs d’établissement s’inquiètent déjà de la logistique à mettre en place. Certains établissements ayant participé à la phase de test depuis septembre 2024 ont constaté les bénéfices de la pause numérique, mais aussi ses limites, notamment en termes de surveillance et de gestion des sanctions.

Vers une école plus déconnectée ?

Si l’initiative semble aller dans le bon sens pour réduire l’exposition aux écrans et favoriser la concentration en classe, elle n’est pas sans défis. Une chose est sûre : à partir de septembre, les collèges devront s’organiser pour faire respecter cette interdiction, tout en maintenant un dialogue apaisé avec les familles.

Reste à savoir si cette mesure parviendra à faire évoluer les usages numériques des adolescents, et si elle marquera un vrai tournant dans la gestion du numérique à l’école.


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