Grippe : le variant K accélère l’épidémie en France, une situation jugée « sérieuse » par les médecins

L’épidémie de grippe s’installe plus tôt que prévu en France et progresse à un rythme inhabituel. En cause : l’émergence d’un nouveau variant, baptisé K, qui inquiète les autorités sanitaires et les professionnels de santé. Selon le médecin urgentiste Gérald Kierzek, la situation est « particulièrement sérieuse » et appelle à une vigilance renforcée.

Une épidémie précoce et généralisée sur tout le territoire

Jeudi 10 décembre, Santé publique France a publié un bulletin d’alerte confirmant une forte circulation du virus grippal sur l’ensemble du territoire. La carte épidémiologique est sans équivoque : toutes les régions françaises sont désormais touchées, avec une augmentation rapide des cas ces dernières semaines.

Cette précocité interpelle les spécialistes. Habituellement, la grippe atteint son pic au cœur de l’hiver, plutôt en janvier. Cette année, les premiers cas ont été détectés dès le mois de septembre, un phénomène relativement rare qui témoigne d’une contagion intense.

Pour Edoardo Colzani, chef de la section des virus respiratoires au Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), le calendrier est préoccupant : lorsque la grippe circule si tôt, le risque de saturation du système de soins augmente.

Le variant K, une souche encore peu connue

Ce qui distingue cette épidémie des précédentes, c’est la dominance du variant K, un sous-clade du virus A H3N2. Contrairement au H1N1, plus familier pour les organismes, cette souche est encore mal connue et peu rencontrée par la population ces dernières années.

Selon le Dr Gérald Kierzek, ce variant présente deux caractéristiques majeures :

  • une transmissibilité accrue, liée à des mutations favorisant la propagation du virus ;
  • un échappement immunitaire partiel, qui réduit l’efficacité des défenses naturelles chez de nombreuses personnes.

De manière générale, le virus H3N2 est aussi considéré comme plus sévère que le H1N1, notamment chez les personnes âgées et les patients fragiles.

Une immunité collective insuffisante

Autre facteur aggravant : les organismes sont peu préparés à lutter contre ce variant. La faible exposition antérieure à cette souche entraîne une réponse immunitaire plus lente, ce qui facilite la diffusion du virus et augmente le risque de formes compliquées.

Les personnes les plus vulnérables sont particulièrement exposées :

  • les seniors,
  • les femmes enceintes,
  • les nourrissons,
  • les personnes atteintes de maladies chroniques ou de pathologies graves.

Chez ces publics, une infection peut rapidement conduire à une hospitalisation.

Un relâchement des gestes barrières pointé du doigt

Les médecins alertent également sur un relâchement progressif des gestes barrières, pourtant essentiels pour freiner la transmission des virus respiratoires. Le port du masque en cas de symptômes, le lavage régulier des mains et l’aération des espaces clos restent des réflexes simples mais efficaces.

L’expérience du Covid a montré leur utilité, mais leur application s’est largement estompée avec le temps, favorisant aujourd’hui la diffusion rapide de la grippe.

Vaccination et prévention : les clés pour limiter l’impact

Face à cette épidémie jugée sérieuse, les experts sont unanimes : la prévention reste la meilleure arme. La vaccination antigrippale est fortement recommandée pour les personnes à risque, mais aussi pour leur entourage, afin de limiter les chaînes de contamination.

Associée aux gestes barrières, elle permet de réduire les formes graves, les complications et la pression sur les hôpitaux.

Alors que le variant K continue de circuler activement, la vigilance collective est essentielle pour traverser cette saison grippale dans les meilleures conditions possibles.


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