« Découragée et déprimée » : à 70 ans, cette retraitée consacre presque toute sa pension au chauffage de son logement

Pour beaucoup, se chauffer en hiver relève du strict minimum. Pourtant, pour une retraitée britannique de 70 ans, le chauffage est devenu une source d’angoisse quotidienne, au point d’engloutir presque l’intégralité de sa pension. Chaque baisse de température rime pour elle avec peur du froid, factures vertigineuses et isolement social.

Un hiver synonyme d’épreuve morale et financière

Chaque année, l’arrivée de l’hiver plonge cette septuagénaire dans un profond découragement. Son témoignage, relayé par le journal La Dépêche, met en lumière une réalité brutale : le coût du chauffage absorbe désormais l’essentiel de ses revenus. Elle se dit « découragée et déprimée », un sentiment qui s’accentue à mesure que les factures s’accumulent.

Sans marge de manœuvre financière, elle explique ne plus pouvoir se permettre le moindre loisir, ni même des dépenses du quotidien jugées autrefois normales. Sa vie sociale s’est peu à peu éteinte, remplacée par une routine dictée par la survie et la peur de manquer.

Un logement mal isolé et un chauffage hors de prix

La retraitée vit depuis quatorze ans dans un appartement situé à Doncaster, en Angleterre. Un logement ancien, mal isolé, avec des murs en briques simples, des fenêtres vétustes et de nombreux courants d’air. En hiver, la chaleur ne tient pas et le froid s’installe durablement dans les pièces.

Le système de chauffage collectif repose sur des pompes électriques particulièrement énergivores. Entre décembre 2024 et mars 2025, elle affirme avoir déboursé près de 3 500 livres, soit environ 4 000 euros, uniquement pour se chauffer. Une somme colossale, largement supérieure à ses revenus.

Sa pension s’élève à environ 460 livres, soit 525 euros, toutes les deux semaines. Une allocation entièrement engloutie par les dépenses énergétiques de ce modeste deux-pièces. Elle décrit des réveils dans des vêtements froids et humides, une fatigue morale constante et l’obligation de se coucher dès 18 heures pour limiter la consommation d’électricité.

Une détresse partagée par d’autres résidents

Cette situation n’est malheureusement pas isolée. Plusieurs habitants de l’immeuble Chevet House vivraient le même calvaire. Certains résidents affirment même avoir renoncé à allumer leur chauffage, faute de moyens, malgré le froid et parfois la neige.

La retraitée explique avoir alerté à de nombreuses reprises la société gestionnaire, St Leger Homes of Doncaster. Selon elle, les réponses se limitent à des promesses de rapports et de transmissions entre services, sans qu’aucune solution concrète ne voie le jour. Elle assure avoir signalé l’urgence de la situation bien avant l’hiver, estimant que le problème devenait dangereux pour la santé des habitants.

Une demande d’aide restée sans réponse

Aujourd’hui, son quotidien est réduit au strict nécessaire. Elle ne peut plus acheter de vêtements neufs, limite ses dépenses alimentaires et ne bénéficie pas de l’allocation de chauffage hivernale. Une situation d’autant plus difficile à accepter qu’elle affirme avoir travaillé toute sa vie et toujours payé son loyer.

Quitter son logement n’est pas une option. Situé en centre-ville, l’appartement lui permet de rester proche des services essentiels, un point crucial alors qu’elle doit prochainement subir une opération du dos.

De son côté, St Leger Homes indique rester engagé auprès de ses résidents. L’organisme affirme avoir mené des enquêtes au sein de l’immeuble et étudier les travaux susceptibles d’être recommandés. Mais sur le terrain, les habitants disent ne voir aucun changement concret.

Une question de dignité et de conditions de vie

Pour cette retraitée, la perspective d’un nouvel hiver est source d’angoisse. Elle sait qu’elle ne pourra pas réduire davantage ses dépenses et redoute de revivre les mêmes difficultés. Son témoignage soulève une question essentielle : celle du droit à un logement décent, capable de protéger du froid sans ruiner ses occupants.

Au-delà de son cas personnel, cette histoire met en lumière la précarité énergétique qui touche de plus en plus de personnes âgées, y compris dans des pays développés. Une réalité silencieuse, souvent invisible, mais aux conséquences humaines profondes.

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