Le 10 mai dernier, dans les rues tranquilles d’Uzès, une scène digne d’un film d’action s’est jouée devant une boulangerie. En quelques heures, les images capturées par la vidéosurveillance sont devenues virales, propulsant un artisan courageux en véritable héros du quotidien. Ce jeudi, le tribunal de Nîmes a livré son verdict.
Une intervention héroïque pour défendre deux femmes
Tout commence au petit matin, alors que Cyril, un boulanger reconnu dans la commune d’Uzès, entend des cris à l’extérieur de sa boutique. Deux jeunes femmes, dont l’une tenant un bébé dans les bras, sont visiblement prises à partie par un individu agressif. Sans hésiter, l’artisan abandonne ses fournées pour intervenir.
Devant la carrure imposante du boulanger – un homme de 112 kg, véritable armoire à glace – l’agresseur prend la fuite, non sans avoir lancé une menace glaçante : « Je vais brûler ton magasin ! »
Le retour armé… et la riposte
Une vingtaine de minutes plus tard, l’homme tient parole. Il revient, armé d’une carabine. Mais ce qu’il ne sait pas, c’est que Cyril a vu son arrivée grâce à la caméra de sécurité.
Au lieu de fuir, le boulanger fait face. « Dès qu’il a franchi mon laboratoire, j’ai empoigné son arme », raconte-t-il. Dans une scène filmée qui fera rapidement le tour des réseaux sociaux, on voit l’homme reculer précipitamment, avant d’être maîtrisé et mis à terre par le boulanger.
Une cavale dans le sud de la France
Après les faits, l’agresseur parvient à fuir. Il disparaît dans la nature, trouvant refuge tour à tour à Marseille, Perpignan, puis Albi. C’est finalement dans cette dernière ville qu’il est interpellé, grâce à une fiche de recherche diffusée par la gendarmerie du Gard.
Âgé de 23 ans et déjà bien connu de la justice avec six mentions à son casier, il est jugé en comparution immédiate à Nîmes.
Un verdict jugé trop clément
Le tribunal l’a condamné à deux ans de prison, dont 18 mois avec sursis probatoire. Il devra également suivre des soins, s’engager dans un travail ou une formation, et indemniser le boulanger à hauteur de 1.800 euros. Une peine avec maintien en détention, mais bien inférieure aux réquisitions du procureur.
Une décision qui a laissé un goût amer au boulanger, qui espérait une sanction plus ferme, notamment pour éviter une récidive.
Un symbole de courage
Au-delà des faits, cette affaire a touché des milliers d’internautes. Elle met en lumière le courage d’un commerçant de proximité, prêt à risquer sa vie pour protéger les siens et les autres. Une histoire rare, à la croisée du drame et de l’héroïsme ordinaire, qui rappelle que parfois, la justice populaire ne trouve pas toujours écho dans la justice judiciaire.