Camping à 2 785 euros la semaine : luxe ou absurdité ?

Longtemps associé à la simplicité, aux nuits sous tente et aux dîners sur une table pliante, le camping est en pleine mutation. Dimanche 27 juillet, l’émission Capital sur M6 a levé le voile sur une facette du tourisme qui a fait bondir plus d’un téléspectateur : un camping en Bretagne où la semaine de vacances s’affiche à 2 785 euros.

Une somme qui a fait grincer des dents, rire jaune, et surtout déchaîné les internautes.

Le camping… version cinq étoiles

Le reportage diffusé par M6, repris notamment par Yahoo News, présentait un établissement breton qui n’a plus grand-chose à voir avec le camping traditionnel. Ici, plus de tente ni de caravane. À la place, des villas privatives, piscines chauffées, jardins paysagés, literie digne d’un hôtel de luxe et services personnalisés.

Ce qu’on appelait autrefois un séjour économique au grand air s’est transformé en une expérience haut de gamme, pensée pour une clientèle exigeante, souvent urbaine, et prête à payer cher pour le calme, le confort et l’intimité.

Le terme de « camping » semble d’ailleurs avoir été vidé de son sens originel. Ce n’est plus un mode de vacances rustique mais une offre touristique revalorisée… et tarifée en conséquence.

Une évolution qui divise

Cette nouvelle définition du camping ne fait pas l’unanimité. Sur les réseaux sociaux, les réactions ont été immédiates et souvent moqueuses. Certains internautes crient à la supercherie. À ce prix-là, disent-ils, autant aller à l’hôtel. Un commentaire devenu viral résume bien cette frustration : « Allez à l’hôtel bande de niais ! »

Pour beaucoup, cette tendance illustre une rupture entre l’idée que l’on se fait du camping et la réalité de certains établissements actuels. Le camping, disent-ils, c’était le partage, la simplicité, les rires autour d’un barbecue, les enfants qui courent pieds nus sur les chemins de terre, les vacances accessibles à tous. Pas un cocon luxueux à près de 3 000 euros la semaine.

Un symptôme d’un tourisme en mutation

Derrière cette polémique se cache une tendance de fond : la montée en gamme du tourisme en France. Les professionnels s’adaptent à une demande nouvelle, celle d’un public en quête d’expériences personnalisées, de tranquillité et de confort. Le camping version luxe attire désormais des vacanciers qui, hier encore, ne se seraient jamais intéressés à ce type d’hébergement.

Mais cette évolution pose aussi la question de l’accessibilité des vacances. Que reste-t-il pour les familles au budget modeste, pour qui le camping était parfois la seule option possible ? Le risque est réel : voir disparaître peu à peu ces lieux populaires au profit d’un tourisme réservé à une clientèle aisée.

Entre nostalgie et réalité économique

Le reportage de Capital aura donc eu un double effet : révéler une facette méconnue du tourisme français… et provoquer un débat animé sur ce que devrait être le camping. Si certains applaudissent cette montée en gamme, d’autres y voient une trahison de l’esprit originel, celui des vacances simples, accessibles, et un peu improvisées.

Reste à savoir si, demain, on pourra encore planter sa tente au bord d’un lac… ou s’il faudra réserver un lodge avec jacuzzi pour avoir le droit de dire que l’on campe.


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