La grippe refait surface en France, et cette année, elle frappe fort. Alors que l’hiver n’a même pas encore officiellement commencé, Santé Publique France tire déjà la sonnette d’alarme. Dans certains départements, les cas explosent littéralement.
Une flambée des cas dans plusieurs régions
En seulement une semaine, les passages aux urgences liés à la grippe ont bondi de 111 % à l’échelle nationale. Cela représente 972 patients pris en charge, soit 0,3 % de l’ensemble des passages, contre 0,2 % la semaine précédente.
Mais cette moyenne nationale masque d’importantes disparités selon les territoires. Certains départements connaissent une véritable explosion :
- Le Lot : +2000 % de cas signalés
- La Haute-Corse : +1200 %
- Les Ardennes, l’Ariège et l’Allier : plus de +700 %
- La Somme, l’Ille-et-Vilaine et la Loire-Atlantique : plus de +500 %
Le département le plus touché reste la Haute-Marne, avec 1,07 % des passages aux urgences liés à la grippe — un record national. D’autres zones comme la Somme, les Hautes-Pyrénées ou la Haute-Corse affichent aussi des niveaux préoccupants, autour de 0,8 %.
Des zones encore relativement épargnées
Tout n’est pas noir pour autant. Le quart Nord-Ouest et le centre de la France semblent encore relativement épargnés.
En Mayenne, seulement 0,4 % des passages aux urgences concernent la grippe. Les taux restent aussi faibles dans :
- Le Finistère : 0,07 %
- La Haute-Vienne : 0,12 %
- L’Eure-et-Loir : 0,06 %
Et dans certains départements comme le Morbihan, le Bas-Rhin, les Côtes-d’Armor, la Creuse, la Corrèze ou le Val-d’Oise, la grippe a quasiment disparu des urgences.
Santé Publique France précise néanmoins que ces chiffres doivent être interprétés avec prudence : malgré les hausses spectaculaires en pourcentage, le nombre absolu de cas reste limité à ce stade de la saison.
Du côté des cabinets médicaux
Le réseau Sentinelles, qui suit l’évolution des maladies infectieuses, fait état d’une activité stable et faible : environ 2 cas pour 100 000 habitants, un niveau comparable à celui de la semaine précédente. Les médecins de ville ne constatent donc pas encore de vague majeure de grippe.
La vaccination, un geste protecteur essentiel
La campagne de vaccination antigrippale a débuté le 14 octobre, ciblant les personnes fragiles :
- les femmes enceintes,
- les seniors,
- les enfants atteints de maladies chroniques,
- et plus largement, les personnes immunodéprimées.
Au total, près de 19 millions de Français sont invités à se faire vacciner cette année.
Comment la vaccination protège-t-elle les femmes enceintes ?
La vaccination antigrippale est particulièrement recommandée pendant la grossesse. Elle protège non seulement la future maman — plus vulnérable aux complications respiratoires — mais aussi le bébé, grâce au transfert des anticorps maternels. Ces anticorps, transmis au fœtus, offrent une protection dès la naissance, avant même qu’il ne puisse être vacciné lui-même.
Vers une obligation pour certains professionnels ?
Les députés ont récemment adopté une mesure ouvrant la voie à une vaccination obligatoire contre la grippe pour les résidents d’Ehpad et certains professionnels de santé.
Cette disposition, inscrite dans le Projet de Loi de Financement de la Sécurité sociale (PLFSS), devra encore être examinée et validée. L’objectif : mieux protéger les publics les plus fragiles et limiter les risques d’épidémie en milieu médical.
En résumé
La grippe gagne du terrain, surtout dans l’Est et le Sud de la France. Si certaines régions restent encore relativement épargnées, la vigilance est de mise. Et la vaccination demeure, plus que jamais, le meilleur moyen de se protéger — particulièrement pour les femmes enceintes et les personnes à risque.