Cabinet médical, pharmacie, des lieux que vous n’aimez pas vraiment fréquenter. Pour vous y rendre le moins souvent possible, vous faites très attention à votre hygiène de vie, vous manger équilibré, vous faites du sport et vous vous laissez même tenter par les alicaments.
Les alicaments, ces aliments qui nous aident à rester en forme, en bonne santé, ne doivent cependant pas remplacer un traitement si vous êtes réellement malade.
Multi vitaminé, aux omégas 3, enrichis en fer ou en calcium, yaourts, lait, jus de fruits, tous les aliments ont droit à leur surplus de nutriments. Qu’ils favorisent la croissance osseuse, aident à lutter contre le cholestérol ou rétablissent le transit intestinal, à chaque mal, à chaque fonction de l’organisme, un alicament vous est proposé.
Une biologie qui va toujours de plus en plus loin, des études sérieuses et bien établies nous donnent confiance en ces alicaments. Mais l’on oublie souvent qu’ils ne sont pas soumis aux mêmes contrôles que les médicaments, ce qui remet un peu en cause leur efficacité. « Scientifiquement prouvé », ne veut pas dire médicalement approuvé. Après tout, une alimentation saine et équilibrée ne devrait pas nécessiter de complément. La place des nutriments suivant les apports journaliers recommandés est entièrement couverte par une alimentation diversifiée.
Donc, si vous vous nourrissez correctement, il est inutile de les augmenter, sauf cas particuliers, carences ou autre. L’alimentation est quelque chose de très complexe qui ne se résume pas à une mesure de nutriments à doser et à assimiler chaque jour.
Certains aliments naturels sont déjà des alicaments comme l’ail qui facilite la respiration des asthmatiques, alors pourquoi ne pas leurs faire confiance, pourquoi rajouter enrichir encore notre alimentation ? En ajoutant des nutriments dans nos produits alimentaires on s’expose à des imprévus, des surdoses ou de mauvaises associations.
Par exemple, on a longtemps encouragé les fumeurs à enrichir leur alimentation en vitamines A et E, en proclamant que cela diminuait le risque de cancer du poumon. Résultat, le cancer du poumon a touché 20 à 30% de plus de fumeurs ayant complété leur alimentation que de fumeur étant restés sur une alimentation traditionnelle. Jouer avec la biologie est toujours risqué.
Que doit-on alors penser des États-Unis et du Japon qui mettent sur le marché boissons anti-cancer ou chewing-gums anti-rhume ? Heureusement prôner la prévention est interdit en Europe où l’on proclame que l’on ne se nourrit pas pour se soigner.
Mais rien n’empêche les alicaments de progresser, d’envahir les rayons de supermarchés et nos assiettes, leur nombre augmente de 20% par an. A nous de savoir bien juger et de faire le juste milieu, rester prudent sans les bouder pour autant.