Un couple britannique détourne 350 000 euros grâce à 18 enfants… fictifs

Une affaire aussi surprenante que choquante a récemment fait les gros titres au Royaume-Uni. Un couple anglais a réussi à tromper l’administration fiscale pendant plusieurs années en prétendant avoir 18 enfants, alors qu’en réalité, seuls quatre existaient. Le montant de la fraude s’élève à plus de 350 000 euros sur une période de quatre ans.

Une escroquerie organisée de l’intérieur

Le cœur de cette fraude se trouve dans un usage détourné des mécanismes de redistribution sociale. Tracy Ashbridge, 44 ans, employée des services fiscaux britanniques (HMRC), a profité de son poste pour orchestrer une fraude d’une ampleur rare entre 2015 et 2019. Elle a créé de faux profils d’enfants, souvent avec des handicaps fictifs, et a manipulé des dossiers déjà existants pour rendre ses déclarations crédibles.

Avec la complicité de son mari Robert, cuisinier dans une maison de retraite, elle a réussi à faire verser plus de 359 000 euros directement sur neuf comptes bancaires différents. Les messages échangés entre eux révèlent un certain cynisme, laissant entendre qu’ils considéraient cette fraude comme une forme de stratégie familiale.

Des sanctions légères face à une fraude massive

Le procès s’est tenu en septembre dernier devant la Crown Court de Newcastle. Tracy Ashbridge a été condamnée à deux ans et quatre mois de prison ferme, et son mari à 18 mois de prison avec sursis. Malgré l’ampleur du préjudice, le tribunal a estimé que le couple ne disposait d’aucun actif récupérable, et leur a symboliquement ordonné de rembourser… une livre sterling chacun.

Seuls 7 614 livres en espèces, soit environ 8 940 euros, saisis au domicile lors de leur arrestation, ont été confisqués. Le juge a toutefois précisé que la justice se réservait le droit de revenir sur cette décision si le couple venait à percevoir des revenus significatifs dans le futur.

Un système défaillant mis en lumière

Au-delà de la fraude elle-même, cette affaire met en lumière les failles importantes du système de contrôle interne au sein du HMRC. Le fait qu’une employée ait pu détourner une telle somme en toute impunité pendant plusieurs années, sans être inquiétée, soulève de sérieuses questions sur la surveillance et les procédures internes.

Interrogée lors de son procès, Tracy Ashbridge a déclaré s’être sentie « soulagée » une fois découverte. Une confession troublante, qui montre à quel point la spirale de la fraude peut également peser psychologiquement sur les fraudeurs eux-mêmes.

Une affaire qui interroge l’opinion publique

La clémence relative des peines prononcées, notamment sur le plan financier, a suscité de nombreuses réactions dans l’opinion publique britannique. Comment une telle escroquerie peut-elle aboutir à un simple remboursement symbolique, alors que des millions de familles respectueuses des règles perçoivent difficilement des aides bien moindres ?

Ce cas soulève un débat plus large sur l’équilibre entre justice pénale et efficacité des politiques sociales. Il rappelle aussi combien la confiance dans les institutions peut être fragilisée par des abus internes non détectés à temps.

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