Trouple : quand l’amour se vit à trois

Dans un monde où le couple monogame reste la norme, certains choisissent de suivre un autre chemin, plus libre et plus inclusif. C’est le cas de Magalie, Steeve et Delphine, un trio amoureux qui vit ensemble depuis maintenant sept ans. Leur histoire interpelle, dérange parfois, mais elle éclaire surtout une autre manière de concevoir l’amour : le polyamour.

Une relation fondée sur la transparence

Steeve et Delphine sont en couple depuis plus de vingt ans. Leur relation s’est construite sur une grande ouverture d’esprit, notamment à travers leur fréquentation des clubs échangistes. Delphine, bisexuelle, n’a jamais caché son attirance pour les femmes, un élément pleinement accepté par son compagnon. C’est dans ce contexte qu’ils font la rencontre de Magalie, à un moment où celle-ci se relève d’une rupture difficile. Ce qui commence par une amitié sincère évolue progressivement vers une relation amoureuse tripartite.

Selon Magalie, leur union s’est construite naturellement : « On est tombés amoureux tous les trois ». Steeve renchérit : « Le polyamour, ça ne se cherche pas. Ça se trouve. » Une manière de rappeler que les sentiments peuvent dépasser les cadres traditionnels du couple binaire.

Les débuts, entre hésitation et ajustements

Comme dans toute relation amoureuse, les débuts ne sont pas sans difficultés. Il a fallu trouver un équilibre, notamment pour que Magalie trouve sa place dans une relation déjà installée depuis de nombreuses années. Steeve reconnaît que l’intégration n’a pas été simple, mais insiste sur une règle de base : ne rien figer, ne rien précipiter. « Quand on se met en couple, on ne sait jamais combien de temps ça va durer. Il ne fallait pas stresser », explique-t-il.

C’est cette philosophie souple et ouverte qui leur a permis d’avancer ensemble, sans que l’un prenne le pas sur l’autre.

Une organisation quotidienne à trois

Vivre une relation à trois demande une organisation claire. Pendant un temps, Magalie vivait séparément, ce qui rendait le quotidien plus complexe. Pour y remédier, Steeve a acquis un appartement situé juste en face du leur. Une solution idéale qui leur permet aujourd’hui de partager leur vie au jour le jour. Ils dorment ensemble, cuisinent ensemble, font le ménage ensemble. Bref, ils vivent comme un couple… à trois.

Jalouser moins pour aimer mieux

Une question revient souvent lorsqu’on évoque le polyamour : celle de la jalousie. Comment gérer les sentiments dans une relation non exclusive ? Le trouple explique qu’il a fallu instaurer des règles précises, notamment en matière d’intimité. Ainsi, par respect pour l’équilibre de leur relation, Magalie refuse d’avoir des rapports sexuels avec Steeve en l’absence de Delphine. Ces règles ne sont pas des contraintes, mais des balises de respect mutuel.

Le polyamour, tel qu’ils le vivent, ne signifie pas l’absence d’engagement ou de fidélité émotionnelle. Il implique au contraire une communication constante, un haut niveau de confiance et un désir partagé de faire fonctionner une relation atypique.

Une autre manière d’aimer

Le témoignage de Magalie, Steeve et Delphine nous rappelle que l’amour ne se limite pas à un modèle unique. Derrière les clichés et les jugements souvent hâtifs, il existe une pluralité de formes relationnelles, toutes aussi légitimes les unes que les autres, à condition qu’elles soient basées sur le respect, la transparence et le consentement.

Le polyamour, loin d’être un caprice ou une simple curiosité, peut être un choix de vie durable et épanouissant. Et s’il bouscule certaines normes, c’est peut-être justement là qu’il trouve toute sa richesse.

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