Il y a des histoires qui marquent à jamais. Celle de Jerilynn Brown, 13 ans, en fait partie. Après deux années de lutte contre un ostéosarcome – un cancer des os particulièrement agressif – elle avait enfin retrouvé le sourire. Guérie, elle avait quitté l’hôpital en sonnant la célèbre cloche de la rémission, un symbole d’espoir et de renaissance pour tous les enfants atteints de cancer. Deux semaines plus tard, c’est un incendie, provoqué par des feux d’artifice, qui lui a tragiquement ôté la vie.
Une victoire brève sur la maladie
Jerilynn venait tout juste de remporter un combat que peu de gens, et encore moins d’enfants, parviennent à surmonter sans séquelles. Pendant deux ans, elle s’était accrochée à la vie entre chimiothérapie, hôpital et espoir. À chaque étape de sa guérison, elle témoignait de sa générosité et de sa maturité : petits cadeaux pour les infirmières, dessins pour les médecins, mots de gratitude pour ceux qui l’accompagnaient.
Sa famille, ses soignants et toute une communauté célébraient son retour à la vie. « Elle a juste sonné la cloche du bonheur », confiait son père, bouleversé.
Un feu d’artifice, une maison, une vie emportée
Le 4 juillet, jour de fête nationale aux États-Unis, la maison familiale à Buckner, dans le Missouri, a pris feu. Selon les premières conclusions de l’enquête, un feu d’artifice tiré la veille aurait provoqué l’incendie, attisé par des vents violents. Le feu a rapidement gagné la terrasse puis toute la structure, ne laissant aucune chance aux occupants. Il n’y avait pas de détecteur de fumée dans la maison.
Jerilynn est morte sur place. Un autre résident, Marc Anthony Young Sr., 52 ans, grièvement brûlé, a succombé à ses blessures deux jours plus tard. Sa mère, Liz Stephens, est toujours hospitalisée, entre la vie et la mort.
Un drame évitable
Cet événement tragique pose une question douloureuse : combien de vies faudra-t-il encore perdre avant de prendre pleinement conscience des dangers liés aux feux d’artifice ? Leur usage festif masque trop souvent la réalité des risques : incendies, blessures graves, traumatismes – voire décès.
En France, chaque année, la période du 14 juillet est marquée par une flambée des incidents. En 2023, plus de 850 interventions ont été recensées à cause de tirs non maîtrisés. Des familles endeuillées, des logements détruits, des blessés à vie… Et pourtant, la légèreté persiste.
Un appel à la responsabilité collective
Ce drame, aussi cruel qu’injuste, nous interpelle tous. Il ne s’agit pas de bannir les célébrations, mais de les encadrer avec rigueur. Détecteurs de fumée, précautions de tir, conditions météorologiques à surveiller, interdictions locales : chaque détail compte.
Il est essentiel que chacun comprenne que l’usage de feux d’artifice n’est pas anodin. Un simple geste, un oubli, un vent mal anticipé peuvent suffire à bouleverser une vie entière. Jerilynn, qui avait déjà surmonté l’épreuve la plus terrible, n’aurait jamais dû périr ainsi.
En mémoire de Jerilynn
Une page GoFundMe a été ouverte par ses proches pour soutenir sa famille, toujours en état de choc et d’instabilité médicale. Le message d’accompagnement résume la douleur collective :
« Jerilynn était une âme lumineuse, courageuse et belle. Qu’elle parte ainsi, après avoir tant lutté, est au-delà du déchirant. »
Alors que les cieux s’embraseront bientôt pour célébrer le 14 juillet, souvenons-nous de Jerilynn. Et faisons de sa mémoire un levier de prise de conscience. Pour que la fête ne rime plus jamais avec tragédie.