Une sortie scolaire, c’est en principe un moment de découverte et d’émerveillement pour les enfants. Mais pour certaines familles, ces instants peuvent se transformer en véritable cauchemar. C’est ce qu’ont vécu les parents d’Aya et d’une autre petite fille, toutes deux âgées de 11 ans, après une sortie scolaire qui a viré à l’angoisse.
Le jeudi 15 mai, une classe de l’école des Copêts de Courcelles-lès-Montbéliard participait à une sortie au cinéma d’Audincourt. Un trajet sans encombre à l’aller, mais un retour qui a révélé une faille préoccupante dans l’organisation. À la fin de la séance, les élèves ont regagné le car. Tous ? Non. Deux petites filles sont restées en arrière, pour un motif des plus banals : un lacet défait à nouer. Un simple détail qui, dans le flux du groupe, a échappé aux accompagnateurs. Le bus est parti, sans elles.
Livrées à elles-mêmes sur le trottoir, trop jeunes pour savoir comment réagir, les deux enfants ont tenté de courir derrière le bus. En vain. Elles se sont retrouvées seules, sans adulte pour veiller sur elles, dans une ville qu’elles ne connaissaient pas bien. Un moment glaçant pour des enfants de leur âge, et une source d’angoisse terrible pour leurs familles.
C’est la directrice de l’école qui a contacté la mère d’Aya, d’une voix hésitante, pour lui annoncer l’impensable : « On a une mauvaise nouvelle, on l’a oubliée au cinéma. » Trois heures d’angoisse ont suivi. Trois heures pendant lesquelles les familles ont vécu l’insoutenable, imaginant le pire.
Heureusement, l’histoire s’est terminée sans drame. Aya et sa camarade ont eu le réflexe de se rendre seules au domicile du père d’Aya, situé dans une commune voisine. Mais ce soulagement ne peut effacer la gravité de ce qui s’est passé. Comment peut-on oublier deux enfants lors d’une sortie scolaire ? Comment est-il possible qu’aucun accompagnateur n’ait remarqué leur absence ?
Les parents, encore sous le choc, ont décidé de porter plainte contre l’école pour mise en danger de la vie d’autrui et manquement à une obligation de prudence. Une décision compréhensible, tant cet oubli soulève des questions essentielles sur la sécurité et la responsabilité lors des sorties scolaires.
Car au-delà de cette histoire, ce sont toutes les familles qui s’interrogent : peut-on encore avoir confiance en l’organisation de ces activités ? Quelles mesures seront prises pour que de tels événements ne se reproduisent pas ? Des questions cruciales, qui appellent des réponses claires et des actions concrètes.
Espérons que cette histoire serve de signal d’alarme et qu’elle pousse les établissements scolaires à renforcer leur vigilance. Car une sortie scolaire ne devrait jamais se terminer dans l’angoisse et la peur. Elle devrait rester ce qu’elle est censée être : un moment de découverte, de partage et de plaisir pour les enfants.