La ménopause, cette étape naturelle de la vie féminine, est souvent entourée de silence. Si les bouffées de chaleur, la sécheresse vaginale, les troubles du sommeil ou encore les sautes d’humeur sont désormais largement reconnus, d’autres symptômes restent dans l’ombre. Parmi eux, un trouble très fréquent mais encore trop peu évoqué : les troubles urinaires.
Quand la ménopause affecte aussi la vessie
Avec la chute des œstrogènes et des progestérones, le corps féminin subit de nombreux bouleversements. Outre les signes bien connus, certaines femmes expérimentent des troubles moins visibles mais tout aussi dérangeants, comme l’acné tardive, les palpitations ou encore… les fuites urinaires.
C’est ce dernier symptôme que beaucoup préfèrent taire. Pourtant, il est loin d’être rare. D’après les données de l’Assurance Maladie, environ une femme sur trois de plus de 70 ans souffre d’incontinence urinaire. Un chiffre probablement sous-estimé, tant le sujet reste délicat à aborder.
De quoi parle-t-on exactement ?
Les troubles urinaires liés à la ménopause peuvent prendre plusieurs formes :
- Besoin urgent et fréquent d’uriner, même la nuit
- Sensation de brûlure ou gêne en urinant
- Fuites urinaires involontaires, en toussant ou en riant
- Difficulté à retenir les urines lors d’efforts physiques
Selon la gynécologue-obstétricienne Shieva Ghofrany, ces désagréments sont souvent dus à un déficit d’œstrogènes dans les tissus du vagin, de la vulve et de la vessie. Ce manque rend la vessie plus sensible et sujette à des sensations d’urgence, même en l’absence d’infection.
Les déclencheurs à connaître
Certains aliments et boissons peuvent accentuer ces troubles, notamment :
- La caféine (café, thé)
- L’alcool
- Les agrumes et les tomates
- Les épices fortes
Ces substances peuvent irriter la vessie et déclencher plus facilement des fuites ou des envies pressantes.
Pourquoi faut-il en parler ?
Trop de femmes vivent ce trouble en silence. Par pudeur, par peur du jugement ou parce qu’elles pensent qu’il n’existe pas de solution. Et pourtant, des traitements existent : thérapies hormonales locales, rééducation périnéale, médicaments, voire interventions légères dans certains cas.
Ignorer ces symptômes peut non seulement affecter la qualité de vie, mais aussi entraîner un isolement social, une baisse de l’estime de soi et des limitations dans les activités quotidiennes.
Oser en parler, c’est déjà se soigner
La ménopause ne devrait pas être un sujet honteux. Les troubles urinaires encore moins. Il est essentiel de sensibiliser les femmes et de leur rappeler qu’elles ne sont pas seules. Un simple rendez-vous chez le médecin peut permettre d’écarter d’autres causes comme un fibrome ou un kyste, et surtout, d’entamer un traitement adapté.
Briser le silence autour de ce symptôme tabou, c’est offrir à des milliers de femmes la possibilité de retrouver leur confort et leur liberté.