Lorsqu’on parle de travail, on pense généralement à un emploi rémunéré avec des horaires fixes et un contrat. Pourtant, un travail fondamental pour la société est souvent ignoré : celui des mères au foyer. Entre l’éducation des enfants, l’entretien de la maison et la gestion du quotidien, être mère (ou parent) au foyer représente un véritable emploi à plein temps. Mais alors, combien devrait-elle réellement gagner si son travail était rémunéré ?
Un travail multitâche et à plein temps
Le rôle d’une mère au foyer ne se limite pas à s’occuper des enfants. C’est une responsabilité qui englobe plusieurs métiers :
- Éducatrice : pour veiller à l’apprentissage et au développement des enfants.
- Cuisinière : pour préparer des repas équilibrés quotidiennement.
- Femme de ménage : pour assurer l’entretien et la propreté de la maison.
- Assistante administrative : pour gérer les factures, rendez-vous médicaux et autres obligations.
- Psychologue : pour accompagner les enfants dans leur développement émotionnel.
En 2019, une étude américaine (Salary.com) estimait que le travail d’une mère au foyer équivalait à un salaire annuel de plus de 100 000 dollars. Mais qu’en est-il en France ?
Combien vaudrait réellement ce travail en France ?
Si l’on devait rémunérer chaque tâche au prix du marché, voici une estimation mensuelle basée sur les tarifs moyens en France :
- Garde d’enfants : 1 000 à 1 500 €/mois (tarif moyen d’une assistante maternelle pour deux enfants).
- Ménage : 400 à 600 €/mois (pour quelques heures de ménage par jour).
- Cuisine et gestion des repas : 500 à 700 €/mois (équivalent d’un cuisinier à domicile).
- Aide aux devoirs et soutien scolaire : 200 à 400 €/mois (en fonction du niveau scolaire des enfants).
- Organisation familiale et gestion administrative : 300 à 500 €/mois.
En additionnant ces montants, une mère au foyer pourrait « valoir » entre 2 400 et 3 700 euros par mois, soit entre 28 800 et 44 400 euros par an.
Pourquoi ce travail n’est-il pas rémunéré ?
Malgré son importance, ce travail reste invisible économiquement car il est perçu comme un « devoir parental » plutôt que comme une véritable contribution sociale. Pourtant, sans ce travail, les familles devraient embaucher des professionnels, ce qui représenterait un coût énorme.
En France, certaines aides existent, comme le Complément de Libre Choix d’Activité (CLCA) ou l’allocation de congé parental, mais elles restent insuffisantes par rapport à la charge de travail réelle.
Comment mieux valoriser le travail des mères au foyer ?
Plutôt que d’envisager un salaire officiel, il serait plus réaliste de mettre en place des mesures pour :
Améliorer les aides financières pour les familles où l’un des parents cesse de travailler pour s’occuper des enfants.
Faciliter le retour à l’emploi avec des formations et des accompagnements adaptés après plusieurs années à la maison.
Changer le regard de la société sur ce travail essentiel et souvent sous-estimé.
Être mère au foyer, c’est bien plus qu’un rôle traditionnel : c’est une véritable fonction sociale qui mériterait bien plus de reconnaissance, tant financière que symbolique.