Le nouveau mot des jeunes pour parler du travail

Le langage évolue sans cesse, et chaque génération y ajoute sa propre touche. Aujourd’hui, un simple mot comme « travail » peut sembler dépassé aux oreilles des plus jeunes. Désormais, c’est un terme tout droit sorti de l’univers du gaming qui prend le relais : traillarder.

Une langue en mouvement constant

Que ce soit par l’influence des réseaux sociaux, du rap, des jeux vidéo ou des communautés en ligne, les jeunes façonnent leur propre façon de s’exprimer. Certaines expressions deviennent cultes, d’autres tombent dans l’oubli, mais toutes témoignent d’un besoin de se démarquer, de créer du lien et d’exister dans un univers qui leur ressemble.

Selon une étude menée en 2024 par la plateforme Preply, 92 % des Français ressentent un décalage linguistique entre les générations. Un chiffre révélateur : parler le langage des jeunes, c’est parfois comme décrypter un code.

D’où vient le mot « traillarder » ?

À l’origine de ce terme, une phrase bien connue des joueurs de jeux vidéo : try harder, qui signifie « essaie plus fort ». Ce mot d’ordre, affiché en pleine partie pour inciter à l’effort, a été phonétiquement francisé pour donner « traillarder », un verbe qui signifie aujourd’hui « bosser dur », « s’appliquer » ou encore « se donner à fond ».

Le terme s’est rapidement popularisé grâce à des figures du monde du gaming comme Squeezie ou Gotaga. Ce dernier en a même fait le sujet d’une de ses vidéos, preuve que l’expression commence à sortir de sa niche pour se répandre plus largement.

Ainsi, pour un jeune, dire « je traillarde toute la semaine » remplace le classique « je travaille dur » ou « j’ai la tête dans le boulot ».

Un vocabulaire codé mais révélateur

« Traillarder » n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Le langage des jeunes est riche de ces néologismes souvent issus de la culture numérique. On y retrouve aussi :

  • PNJ (ou NPC, pour Non-Playable Character) : utilisé pour désigner une personne perçue comme sans personnalité, qui suit aveuglément les tendances.
  • « T’es mondial » : un compliment qui exprime l’excellence, comme si vos compétences étaient reconnues à l’échelle planétaire.
  • « Tu m’as donné le Ick » : une réaction de rejet ou de dégoût face à un comportement perçu comme gênant ou déplacé.

Comment s’adapter sans juger

Face à cette évolution rapide du langage, il peut être tentant de lever les yeux au ciel. Pourtant, ces nouveaux mots sont une manière pour les jeunes d’exprimer leurs émotions, leurs ambitions, et même leurs valeurs.

Plutôt que de réagir avec méfiance ou moquerie, pourquoi ne pas poser la question calmement : « Qu’est-ce que ça veut dire ? » Cela montre un intérêt sincère et ouvre un espace de dialogue.

Car derrière chaque mot nouveau, il y a une envie de se raconter autrement. Et c’est peut-être ça, la vraie richesse de la langue : sa capacité à changer avec ceux qui la parlent.

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