Un jeune homme suédois pensait simplement profiter d’un repas copieux dans un restaurant à volonté. Il ne se doutait pas que son déjeuner déclencherait une polémique nationale sur la liberté de consommer et les limites de ce type d’offre.
Un déjeuner qui tourne au malaise
Marcus, 27 ans, s’était rendu avec sa compagne dans un restaurant de la ville de Commat, connu pour son buffet à volonté à 12 euros. Au menu : crudités, plats maison et boisson incluse. Parmi les spécialités du jour figuraient les traditionnelles boulettes de viande suédoises, servies avec de la purée.
Ce n’était pas sa première visite. Lors d’un précédent passage, un échange tendu avait déjà eu lieu. Le propriétaire lui avait demandé de ne pas se resservir, estimant qu’il avait déjà « dépassé son quota ». Cette fois encore, Marcus a pris quatre assiettes, sans rien laisser dans son assiette.
“J’étais observé à chaque mouvement”
Le jeune homme raconte s’être senti surveillé dès son arrivée :
“Dès que je me levais, le propriétaire me suivait et restait à un mètre de moi pour regarder ce que je faisais.”
Avec son mètre quatre-vingt-quinze et ses 140 kilos, Marcus reconnaît manger plus que la moyenne, mais il affirme avoir payé comme tout autre client. Le lendemain, encore vexé, il publie un avis négatif sur la page Facebook du restaurant pour dénoncer ce comportement.
Un appel inattendu du restaurateur
Quelques heures plus tard, Marcus reçoit un appel du propriétaire. Selon lui, le ton est monté très vite.
“Il m’a reproché d’avoir pris trop de nourriture et m’a dit que des clients comme moi n’étaient pas rentables.”
Le restaurateur aurait évoqué une « limite de deux assiettes maximum », une règle qui, pourtant, n’était affichée nulle part.
Marcus, choqué, assure qu’il n’a jamais gaspillé et qu’il n’a fait qu’utiliser son droit à consommer dans un buffet présenté comme “à volonté”.
“On m’a dit que je n’étais pas rentable. Je n’ai jamais été autant humilié de toute ma vie.”
Le restaurant tente de se justifier
Face à l’ampleur prise par l’affaire, le restaurant Commat a publié un message pour apaiser les tensions :
“Tout cela semble trompeur. Le dialogue ne portait que sur notre volonté d’éviter le gaspillage alimentaire. Nous reconnaissons que la conversation a pu mal tourner et nous avons présenté nos excuses.”
Mais Marcus affirme ne jamais avoir reçu ces excuses directement et dénonce une forme de discrimination liée à sa corpulence.
Un débat national sur les buffets “à volonté”
Cette histoire, devenue virale en Suède, relance un débat plus large : jusqu’où va réellement la notion de “buffet à volonté” ? Les restaurateurs peuvent-ils imposer des limites implicites selon la taille ou l’appétit des clients ?
Entre rentabilité, gaspillage et égalité de traitement, l’affaire Marcus illustre les tensions entre le marketing des buffets à volonté et la réalité économique des restaurateurs.
Elle rappelle aussi que derrière un simple repas, peuvent se cacher des préjugés et des humiliations qui, elles, laissent un goût bien amer.