Allergique aux piqûres de guêpes et d’abeilles?

Gare aux dards…

Les guêpes et les abeilles ont le don de nous gâcher nos sorties estivales. Pour les allergiques, c’est bien pire: chez eux, une petite piqûre peut tourner à la catastrophe

Pourquoi tant de haine?

Tous les hyménoptères (guêpes, abeilles, frelons) ne piquent pas pour le plaisir. Les abeilles le font pour se défendre et meurent dans la foulée, en laissant leur dard sur place. D’un tempérament plus agressif, les guêpes ont la gâchette facile: non seulement elles injectent leur venin, mais elles conservent leur aiguillon pour d’autres attaques…

Que faire après une piqûre?

Le premier geste consiste à enlever le plus vite possible le dard enfoncé dans la peau. Le truc: on fait pivoter l’aiguillon avec l’ongle, une pince à épiler ou encore avec une carte bancaire. Pour calmer l’inflammation et la douleur, appliquer immédiatement du froid.

Qu’est-ce qu’une réaction normale?

Après une piqûre d’hyménoptère, la plupart des gens vont faire une petite réaction normale, à savoir un gonflement local douloureux mais modeste, accompagné d’une démangeaison, qui disparaît en quelques heures. Vraiment pas de quoi s’affoler. Parfois la tuméfaction dépasse dix centimètres de diamètre. Aussi impressionnante soit-elle, cette grosse réaction locale ne laisse pas présager une future carrière allergique.

Qu’est-ce qu’une réaction allergique?

Chez les allergiques, une banale piqûre peut déclencher des réactions généralisées autrement plus inquiétantes: urticaire, gonflement de toute la face, troubles digestifs, gêne respiratoire, crise d’asthme, voire, dans de rares cas extrêmes, un état de choc avec perte de connaissance. En général, les symptômes apparaissent dans la demi-heure qui suit la piqûre. En Suisse, en moyenne, trois personnes décèdent chaque année des suites d’une piqûre d’hyménoptère.

Quand faut-il s’inquiéter?

Premier cas de figure: suite à une piqûre de guêpe ou d’abeille, apparaît une urticaire sur tout le corps et/ou un gonflement à distance de la piqûre, accompagné de problèmes gastro-intestinaux. Il faut se rendre chez un médecin ou dans une permanence pour y recevoir des antihistaminiques et de la cortisone.

Deuxième cas de figure: la piqûre donne lieu à des troubles respiratoires ou à un choc anaphylactique (malaise avec chute de tension et risque d’arrêt cardiaque). Il n’y a pas une minute à perdre: il faut immédiatement injecter de l’adrénaline, si on en a sous la main, ou conduire la personne piquée à l’hôpital le plus proche pour en recevoir.

Quand peut-on envisager une désensibilisation?

Ce traitement de fond peut être envisagé chez les adultes ou les enfants ayant présenté des troubles très sévères suite à une piqûre. Le taux de succès de la désensibilisation aux venins d’hyménoptères est excellent (autour des 90%). En raison de possibles effets secondaires, cette thérapie doit être suivie en milieu médicalisé.

En quoi consiste-t-elle?

On trompe l’organisme en lui donnant des doses croissantes de venin jusqu’à ce qu’il tolère l’équivalent de deux piqûres d’abeille ou de guêpe. Ensuite, le patient reçoit régulièrement des doses de rappel pendant trois à cinq ans. Avec le temps, le corps finit par baisser sa garde et par cultiver la tolérance.

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