Choisir le prénom de son enfant est souvent un moment fort, chargé d’émotion, de symboles et parfois d’hommages familiaux. Mais que faire lorsque ce choix devient une source de souffrance pour l’enfant lui-même ? C’est la question que s’est posée une mère de famille après que son fils, âgé de sept ans, lui a demandé de changer officiellement de prénom.
Un prénom pas comme les autres
Lorsque cette maman a adopté son fils il y a trois ans, elle a choisi de conserver son prénom d’origine, par respect pour son histoire et ses racines biologiques. Ce prénom, peu commun, était « Table ». Un choix original, certes, mais qui a malheureusement attiré l’attention des autres enfants… et pas dans le bon sens.
À l’école, le petit garçon est devenu la cible de moqueries incessantes. Les autres élèves, amusés ou cruels, n’ont pas manqué d’associer son prénom au meuble du même nom. Petit à petit, ces railleries ont ébranlé sa confiance et son bien-être.
Harrison, un refuge
Pour échapper aux moqueries, l’enfant a commencé à utiliser un autre prénom : Harrison, son deuxième prénom, qu’il affectionne particulièrement. C’est sous ce nom qu’il se présente désormais, se sentant plus en sécurité et plus à l’aise avec cette nouvelle identité.
Ses parents, sensibles à sa détresse, ont déjà modifié son nom complet pour inclure davantage leurs propres noms de famille : Table Michael Harrison Smith-Jones. Mais malgré ce changement, la présence du prénom « Table » sur les documents officiels continue de lui peser.
Un vœu d’anniversaire révélateur
Pour ses sept ans, le petit garçon a exprimé un souhait très particulier : changer officiellement de prénom et abandonner définitivement « Table ». Sa demande, simple mais puissante, témoigne de la profondeur de son mal-être. Ce n’est pas un caprice passager, mais une volonté sincère de tourner une page douloureuse.
Sur une plateforme en ligne, sa mère a partagé cette situation, cherchant des avis auprès d’autres parents. Les réactions ont été partagées, mais la majorité des commentaires soulignaient l’importance d’écouter l’enfant, surtout lorsqu’il exprime un mal-être aussi clair.
Le changement de prénom : une procédure simplifiée
En France, depuis la loi de modernisation de la justice du XXIe siècle entrée en vigueur le 17 février 2017, la procédure de changement de prénom a été grandement simplifiée.
Il n’est plus nécessaire de passer par un tribunal. Une demande peut désormais être faite directement en mairie. Pour qu’elle soit acceptée, il faut fournir une justification valable : moqueries persistantes, difficultés d’intégration, transition de genre, etc.
Il est recommandé de joindre des témoignages, des lettres de proches, voire des documents médicaux attestant de la souffrance liée au prénom. Si la démarche est acceptée, le changement peut être effectif en un mois environ, sans frais.
Écouter, accompagner, protéger
Cette histoire rappelle que, même jeunes, les enfants peuvent ressentir profondément l’impact de leur prénom sur leur vie sociale et affective. Ce qui peut sembler original ou significatif aux yeux d’un adulte peut devenir un fardeau pour un enfant en pleine construction.
Changer de prénom n’efface pas une identité, mais peut au contraire aider à en reconstruire une plus sereine, plus alignée avec ce que l’on ressent. Dans le cas de ce petit garçon, ce n’est pas un rejet de son histoire, mais une tentative de la réconcilier avec son présent.
Et vous, que feriez-vous ?
Accepteriez-vous de changer le prénom de votre enfant s’il vous le demandait ? Cette question, intime et délicate, mérite d’être posée. Écouter ses enfants, c’est parfois accepter de revenir sur nos propres choix pour mieux les aider à s’épanouir.