Trouver un logement peut s’avérer être un véritable parcours du combattant, mais pour Kandice, une jeune étudiante canadienne, ce processus a pris une tournure inédite et injuste. L’histoire de cette étudiante de 18 ans, qui s’apprêtait à démarrer ses études de sciences médicales à l’université Western, met en lumière une discrimination encore trop souvent sous-estimée : celle liée à l’apparence.
Une Année Académique Prometteuse Qui Débute Mal
Originaire de la Saskatchewan, Kandice avait organisé son déménagement avec soin. Elle avait trouvé une chambre à louer pour 675 dollars par mois dans une maison située à Londres, Ontario. Après une première discussion en visioconférence avec la propriétaire, elle avait versé une caution de 50 dollars et signé le bail. Tout semblait préparer le terrain pour une transition en douceur vers cette nouvelle étape de sa vie.
Cependant, la situation a basculé quelques jours avant la prise de possession des lieux. Lors d’une visite de courtoisie à la propriétaire avant son installation, Kandice a été cordialement accueillie. Mais à peine retournée à son hôtel, elle a reçu un appel d’Esther, la propriétaire, lui annonçant abruptement que le bail était annulé. « Je ne veux pas que tu vives ici », lui aurait-elle déclaré, sans fournir d’explications immédiates.
Une Raison Inédite et Choquante
Ce n’est que grâce aux journalistes de CBC News que Kandice a appris la véritable raison de cette annulation : ses tatouages. Esther, la propriétaire, a affirmé avoir été « effrayée » par les motifs décorant la peau de la jeune femme. Parmi ces tatouages figuraient un serpent sur l’avant-bras, une fleur sur l’épaule et un chérubin sur l’autre. Ces illustrations, selon Esther, couvraient « 70% de son bras » et étaient à ses yeux « effrayantes, tout simplement effrayantes ».
Kandice, quant à elle, s’est dite stupéfaite par cette justification. « Aucun de mes tatouages n’est offensant », a-t-elle insisté. Elle a ajouté qu’elle se trouvait à court de mots face à une telle discrimination.
Une Discrimination Légale ?
L’incident soulève des questions importantes sur les droits des locataires et les discriminations basées sur l’apparence. Au Canada, les lois varient selon les provinces, mais la discrimination fondée sur les tatouages n’est pas explicitement couverte par les protections offertes aux locataires. Pourtant, ce type de comportement peut être interprété comme une atteinte à la dignité et à l’égalité des chances.
Pour l’instant, Kandice a choisi de se concentrer sur ses études plôtôt que d’entamer une procédure judiciaire. Mais cet événement souligne l’importance d’éduquer sur la diversité des apparences et de promouvoir un changement culturel.
Tatouages : Un Préjugé Persistant
Les tatouages, autrefois considérés comme des symboles de rébellion, sont aujourd’hui largement acceptés dans la société. Pourtant, des stigmates persistent. Cet incident montre à quel point les préjugés peuvent encore affecter des aspects essentiels de la vie quotidienne, comme l’accès au logement.