Plus de deux ans et demi après la disparition du petit Émile, survenue à l’été 2023 dans le hameau du Haut-Vernet, l’enquête connaît un nouveau tournant. Longtemps freinée par l’absence de preuves matérielles et par une chronologie incertaine, elle se recentre désormais sur un témoignage jugé déterminant par les enquêteurs. Une avancée majeure dans un dossier aussi sensible que complexe.
Une enquête longtemps figée par le manque d’éléments
Le 8 juillet 2023, Émile, âgé de deux ans et demi, disparaît alors qu’il se trouve chez ses grands-parents dans ce petit hameau isolé des Alpes-de-Haute-Provence. Malgré d’importants moyens déployés dès les premières heures, les recherches restent vaines. Pendant des mois, l’enquête semble piétiner, alimentant incompréhension et interrogations.
Ce n’est qu’au printemps 2024 que la découverte d’ossements relance véritablement le dossier, permettant aux experts médico-légaux d’écarter certaines hypothèses et d’en explorer de nouvelles, bien plus inquiétantes.
Le dernier témoin connu d’Émile en vie
Selon les informations révélées par Le Parisien et reprises par plusieurs médias, les gendarmes s’appuient aujourd’hui sur le témoignage de la dernière personne identifiée comme ayant vu Émile vivant. Il s’agit d’un habitant du village, âgé d’une soixantaine d’années.
Cet homme affirme avoir aperçu le petit garçon en fin d’après-midi, vers 17 h 15, marchant seul dans une ruelle en pente du hameau. Émile portait alors un tee-shirt jaune. Le témoin n’a toutefois pas pu suivre précisément son déplacement, la configuration des lieux limitant sa visibilité.
Même si l’horaire exact reste à affiner, les enquêteurs estiment que ce témoignage permet de resserrer considérablement la fenêtre temporelle des faits, chaque minute pouvant s’avérer décisive.
Une chronologie encore floue et des zones d’ombre persistantes
Les investigations ont également permis d’établir que le grand-père d’Émile, Philippe Vedovini, a été vu dans la même rue peu après le passage du témoin. Il aurait ensuite été rejoint par deux de ses enfants adolescents. Tous affirment avoir recherché l’enfant, mais brièvement.
Un point intrigue particulièrement les enquêteurs : un laps de temps de sept à dix minutes durant lequel les déplacements du grand-père restent inexpliqués. Aucun témoin n’est en mesure de préciser ce qu’il a fait pendant cet intervalle. Un voisin affirme néanmoins l’avoir vu remonter la rue aux alentours de 17 h 30.
L’alerte officielle de la disparition n’est donnée qu’à 18 h 12, lorsque la grand-mère d’Émile se rend à la gendarmerie. Ce délai reste au cœur des interrogations.
Une mort violente désormais privilégiée
Les analyses médico-légales réalisées après la découverte des ossements ont mis en évidence un traumatisme facial violent. Une lésion située près du zygomatique droit de l’enfant suggère un coup porté, possiblement à la main ou à l’aide d’un objet.
Cette blessure permet d’écarter l’hypothèse d’un accident de la route et renforce la conviction des magistrats : Émile n’aurait pas quitté le hameau vivant.
Plusieurs membres de la famille ont été placés en garde à vue au cours de l’enquête, sans qu’aucune mise en examen ne soit prononcée à ce stade.
Une enquête toujours active
Malgré l’absence de conclusions judiciaires définitives, le parquet d’Aix-en-Provence assure que l’enquête est loin d’être au point mort. Comme l’a rappelé le procureur Jean-Luc Blachon, les investigations se poursuivent activement, avec l’objectif de reconstituer précisément les dernières minutes de vie du petit garçon.
Plus de deux ans après les faits, ce témoignage clé pourrait bien marquer une étape décisive dans la quête de vérité, attendue avec espoir par la famille et par l’opinion publique.