Un simple geste au supermarché peut-il vraiment en dire long sur notre personnalité ? À première vue, ramener son caddie à son emplacement après les courses semble être une habitude anodine. Pourtant, les psychologues s’y intéressent depuis plusieurs années, et ce petit réflexe révèle beaucoup plus que ce que l’on imagine.

Au-delà du parking du magasin, ce geste du quotidien serait en réalité un indicateur discret de notre rapport à la société, à la discipline… et même à l’empathie.

Un geste simple, mais qui en révèle énormément

La scène est familière : les courses sont terminées, le coffre est chargé, et une petite hésitation apparaît. Faut-il laisser le caddie à côté de la voiture ou le ramener à l’endroit prévu ?

Personne n’y est obligé. Aucune récompense n’attend ceux qui le font, et aucune sanction ne menace ceux qui ne le font pas. Et c’est précisément ce qui donne à cette situation une portée intéressante.

Remettre son caddie à sa place, c’est effectuer une petite action civique et désintéressée. Ce geste contribue à maintenir l’ordre, facilite le travail du personnel et améliore l’expérience du prochain client. Un détail pour certains, mais un véritable reflet d’état d’esprit pour d’autres.

D’après certains spécialistes, « le caddie est un petit miroir de notre façon d’habiter le monde », une manière d’observer ce que nous faisons quand personne ne nous regarde.

Ce que la psychologie observe derrière ce comportement

Les chercheurs qualifient ce geste d’acte prosocial : une action qui ne rapporte rien à celui qui la fait, mais qui profite à la collectivité. Ce type d’attitude révèle souvent une personnalité organisée, stable et orientée vers le bien commun.

La fameuse “Shopping Cart Theory”, populaire dans les cercles de psychologie sociale, décrit même le retour du caddie comme un test moral parfait : un geste qui ne dépend ni d’une règle, ni d’une peur de punition, mais uniquement de notre sens personnel du devoir.

Selon plusieurs études basées sur le modèle des “Big Five”, les personnes qui remettent systématiquement leur caddie ont généralement un score élevé en “conscienciosité”, un trait associé à la discipline, la fiabilité et le sens des responsabilités.

En d’autres termes, derrière ce geste discret se cache souvent une personnalité structurée, attentive aux autres et soucieuse du collectif.

Le point commun surprenant entre toutes les personnes qui le font

Ceux qui ramènent leur caddie n’ont pas seulement le goût de l’ordre. Ils partagent surtout un trait de caractère commun : une forme de bienveillance active.

Ce sont des personnes qui n’attendent ni remerciement, ni regard extérieur pour agir correctement. Leur motivation est intérieure : faire ce qu’il faut, simplement parce que cela leur semble naturel.

La recherche en psychologie observe que ces individus ont souvent un niveau d’empathie élevé. Ils se projettent facilement dans la situation d’autrui : l’employé qui devra courir après les caddies, le client qui ne trouvera pas de chariot disponible, l’automobiliste gêné par un caddie abandonné.

Cela se retrouve aussi dans d’autres petits comportements : jeter ses déchets dans la bonne poubelle, ranger sa table après un repas dans un fast-food, tenir la porte, ou laisser passer quelqu’un dans une file.

De petits gestes qui, accumulés, dessinent une même éthique silencieuse.

Et ceux qui ne le font pas ?

Ne pas remettre son caddie à sa place ne signifie pas que la personne manque d’éducation ou d’empathie. Souvent, ce sont des contraintes ponctuelles qui influencent le comportement : manque de temps, enfant à gérer, fatigue, météo, distance de l’emplacement.

Les psychologues évoquent également l’effet du témoin : lorsqu’une tâche semble collective, chacun pense qu’un autre s’en chargera. Dans ces situations, l’inattention ou la délégation spontanée l’emportent sur le civisme.

La vraie différence ne se situe donc pas entre “bons” et “mauvais” comportements, mais dans le rapport personnel à la responsabilité. Certains agissent spontanément, d’autres ont besoin d’un cadre ou d’une incitation extérieure pour faire le même geste.

En conclusion

Ramener un caddie n’est pas un acte héroïque. Ce n’est qu’un détail, un petit geste du quotidien. Mais ce détail, justement parce qu’il ne rapporte rien et ne coûte presque rien, devient un révélateur subtil de notre rapport aux autres.

Les personnes qui ramènent leur caddie ont toutes un point commun : elles font ce qu’il faut, même quand personne ne les voit. Elles incarnent une forme de bienveillance discrète, mais essentielle au bon fonctionnement du vivre-ensemble.

Et vous, qu’est-ce que vous faites de votre caddie ?