Le calendrier scolaire français est-il en train de vivre une petite révolution ? Pas vraiment, mais le sujet a fait grand bruit ces derniers jours. Le syndicat FSU-SNUipp, principal représentant du primaire, a proposé de rebaptiser les vacances de la Toussaint et de Noël, au nom de la laïcité. Une suggestion qui a immédiatement enflammé les débats.
D’où vient la polémique ?
Le 1ᵉʳ octobre, lors d’une réunion du Conseil supérieur de l’éducation (CSE), la FSU-SNUipp a présenté un amendement visant à modifier l’appellation des congés scolaires. L’idée : remplacer les « vacances de la Toussaint » par « vacances d’automne » et les « vacances de Noël » par « vacances de fin d’année ».
Pour Aurélie Gagnier, porte-parole du syndicat, cette proposition s’inscrit dans une démarche de laïcité et d’uniformisation :
« L’automne parle à tout le monde, la Toussaint à beaucoup moins. »
Elle a rappelé que les vacances de Pâques avaient déjà été renommées « vacances de printemps » il y a plusieurs années, sans que cela ne pose problème.
Des réactions très partagées
Cette proposition a rapidement divisé le monde éducatif et politique.
- Certains syndicats et associations de parents d’élèves, comme la FCPE, y voient un symbole en faveur de la laïcité. Même si ce n’est pas une priorité, Grégory Ensel, son vice-président, souligne que de nombreuses familles s’étonnent encore de voir figurer des appellations religieuses dans le calendrier scolaire.
- D’autres s’y opposent fermement. L’UNI, syndicat étudiant classé à droite, a lancé une pétition pour défendre le maintien des termes traditionnels. Pour Baptiste Gilli, son délégué national, il s’agit d’une « attaque contre les racines chrétiennes » de la France. Selon lui, la jeunesse doit pouvoir s’appuyer sur son histoire et ses valeurs, et il serait dangereux de vouloir « effacer » ce passé au nom d’une laïcité mal comprise.
La position du gouvernement
Face à la polémique, le ministère de l’Éducation nationale a rapidement réagi : le changement de nom n’aura pas lieu.
Un porte-parole a confirmé au Figaro que cette question n’était pas à l’étude et que l’amendement, bien qu’ayant reçu un avis favorable au CSE, n’avait pas été retenu.
Le gouvernement rappelle également que les débats du Conseil supérieur de l’éducation sont soumis à une certaine confidentialité, et regrette l’ampleur médiatique donnée à cette seule proposition, alors que bien d’autres points étaient à l’ordre du jour.
Un débat révélateur
Finalement, ce débat interroge moins sur le nom des vacances que sur la place de la laïcité et de l’histoire dans l’école. Faut-il adapter le langage pour refléter une société plus diverse et sécularisée ? Ou au contraire préserver des appellations liées aux racines chrétiennes de la France ?
Pour la FSU-SNUipp, l’affaire est avant tout une instrumentalisation médiatique qui détourne l’attention des vrais enjeux : le budget, les moyens alloués à l’école et la réussite des élèves.
Et vous, pensez-vous qu’il faudrait changer le nom des vacances scolaires pour davantage de neutralité, ou au contraire conserver ces appellations traditionnelles ?