Ce prénom féminin très populaire dans les années 90 est désormais interdit dans un pays européen

Des cours de récré aux documents officiels, ce prénom était sur toutes les lèvres. Aujourd’hui, il est interdit. Que s’est-il passé ?


Certains prénoms traversent les générations comme des intemporels, d’autres s’inscrivent dans une époque bien précise. Ils reflètent des modes passagères, des influences culturelles ou médiatiques, puis disparaissent aussi vite qu’ils sont apparus. Et parfois, le destin d’un prénom prend une tournure encore plus radicale : il devient tout simplement interdit.

C’est le cas d’un prénom féminin qui a fait fureur dans les années 90. Un prénom chanté dans les tubes pop, porté par des stars hollywoodiennes, attribué par milliers aux petites filles dans toute l’Europe… avant de se retrouver banni d’un pays réputé pour ses traditions linguistiques strictes. Voici pourquoi ce prénom autrefois adoré est désormais proscrit.


L’âge d’or d’un prénom culte

Dans les années 90, il était impossible d’échapper au prénom Jennifer. Popularisé par des icônes comme Jennifer Aniston, Jennifer Lopez ou encore la chanson « Jennifer » du groupe allemand Faust, ce prénom d’origine galloise, signifiant « douce », « blanche » ou « pure », a connu un véritable raz-de-marée. En France, des milliers de nouveau-nés ont reçu ce prénom entre 1985 et 1995, période durant laquelle il figurait régulièrement dans le top 20 national.

Mais à mesure que les années ont passé, Jennifer a perdu de sa superbe. Trop marqué par une époque, jugé parfois « daté » ou « trop commun », le prénom a progressivement déserté les maternités. Pourtant, son interdiction dans un pays nordique repose sur des raisons bien plus profondes qu’un simple effet de mode.


L’Islande : quand la tradition prime sur la tendance

Si Jennifer est encore accepté dans la majorité des pays occidentaux, il est interdit en Islande, tout comme plusieurs autres prénoms pourtant très courants ailleurs. L’Islande possède un système de dénomination unique en son genre, profondément enraciné dans sa culture et sa langue.

Depuis 1991, le pays dispose d’un Comité des prénoms (Mannanafnanefnd), une autorité composée de trois linguistes et juristes chargés de valider ou non les nouveaux prénoms proposés par les parents. Le but ? Protéger la langue islandaise et garantir l’intégration des prénoms dans la structure grammaticale du pays.


Pourquoi Jennifer a été rejeté

Le prénom Jennifer, avec sa sonorité anglaise, ne respecte pas plusieurs critères imposés par le comité islandais. Il ne suit pas les règles de déclinaison islandaises, il contient des lettres ou des combinaisons sonores qui ne font pas partie de l’alphabet islandais, et surtout, il ne correspond pas à l’héritage linguistique et culturel du pays.

Les parents islandais doivent donc choisir dans une liste de prénoms pré-approuvés (environ 4 000). S’ils veulent en proposer un nouveau, ils doivent déposer une demande formelle… souvent refusée. Jennifer, tout comme Virginie, Eliza ou Amelia chez les filles, ou encore Ethan, Emmanuel et Jamie chez les garçons, a été recalée.


Une politique linguistique stricte… mais assumée

Si ce système peut sembler rigide vu de l’extérieur, il est largement accepté en Islande. La langue islandaise étant parlée par un peu plus de 300 000 personnes, sa protection est perçue comme un enjeu vital. L’introduction massive de prénoms étrangers pourrait, selon les autorités, nuire à la cohérence de la langue et de la culture.

Ce qui pour certains semble être un excès de zèle est, pour les Islandais, une manière de préserver une identité millénaire, où les prénoms sont plus que de simples choix esthétiques : ce sont des symboles de transmission, de filiation, et d’appartenance.


Un prénom, un destin

Le cas de Jennifer illustre parfaitement l’étrange parcours que peut connaître un prénom. De star des années 90 à prénom interdit, son histoire rappelle que les prénoms évoluent au rythme des cultures, des lois, mais aussi des sensibilités collectives.

Et demain, qui sait ? Peut-être que d’autres prénoms aujourd’hui omniprésents suivront le même chemin… Car derrière chaque prénom se cache une époque, un choix, une mémoire – et parfois, une interdiction.

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