Affaire Delphine Jubillar : un procès sous haute tension

Après près de quatre années de mystère, l’affaire Delphine Jubillar revient sur le devant de la scène judiciaire. Ce lundi 22 septembre, le procès de Cédric Jubillar s’est ouvert devant la cour d’assises du Tarn, à Albi. L’homme de 37 ans est accusé du meurtre de sa femme Delphine, disparue dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020.

Dans une salle d’audience bondée, chaque mot compte. Près de 300 journalistes étaient présents, et certains curieux se sont levés dès l’aube pour espérer une place. L’attente était immense : aucun corps retrouvé, aucune arme identifiée, aucun témoin direct. Le dossier repose sur des indices et des comportements jugés troublants, un enchevêtrement de détails que les jurés devront décortiquer.

Les premiers mots qui font frissonner

Dès l’ouverture du procès, Cédric Jubillar a proclamé son innocence. « Je ne suis pas coupable », a-t-il répété. Mais une autre phrase a marqué les esprits : « J’aime être imposant. » Ces mots, prononcés avec calme, ont glacé l’audience et relancé les interrogations sur sa personnalité.

Alors que lui se décrit comme un homme « fêtard, têtu et jovial », son entourage livre un portrait plus inquiétant : narcissique, manipulateur, aimant dominer. Ce contraste entre l’image qu’il tente de montrer et celle rapportée par ceux qui l’ont connu est au cœur des débats.

Un passé marqué par l’instabilité

Pour comprendre l’accusé, il faut aussi se pencher sur son enfance. Né en 1987, Cédric Jubillar a grandi dans un climat d’instabilité. Son père biologique n’a presque jamais été présent. À seulement deux ans et demi, il est placé en familles d’accueil puis en foyers, ballotté de maison en maison. Ses proches décrivent un enfant en manque d’affection, impulsif, avide de reconnaissance.

Certains spécialistes voient dans ce passé douloureux l’origine d’un besoin de contrôle, d’autres y lisent simplement la trace d’une vie cabossée. Quoi qu’il en soit, ces blessures anciennes alimentent les spéculations autour de sa personnalité.

La défense contre-attaque

Face à l’absence de preuves matérielles, les avocats de Cédric Jubillar misent sur une ligne de défense claire : rappeler qu’aucun élément irréfutable ne lie leur client à la disparition de Delphine. Selon Me Alexandre Martin, l’accusation se base davantage sur des impressions que sur des faits.

Sa consœur, Me Emmanuelle Franck, insiste : on ne peut pas déduire une culpabilité d’une enfance difficile. Pour la défense, le doute doit prévaloir tant qu’aucune preuve concrète n’est apportée.


Un procès sous le regard de tout un pays

Ce procès, suivi avec passion par l’opinion publique, est l’un des plus singuliers de ces dernières années. Entre un dossier sans corps ni scène de crime et une personnalité qui divise, la cour d’assises du Tarn est le théâtre d’un affrontement judiciaire hors norme.

Les semaines à venir diront si les jurés parviennent à démêler la vérité de l’ombre qui entoure toujours la disparition de Delphine Jubillar.

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