Cathy, 38 ans, maman solo de 6 enfants : “Avec 2000 euros par mois, je me bats chaque jour pour mes enfants”

En France, une famille sur quatre est monoparentale, et dans la grande majorité des cas, ce sont les mères qui portent seules le poids du foyer. Derrière ces chiffres se cachent des réalités bien plus complexes, faites d’équilibres fragiles, de sacrifices quotidiens et d’un espoir tenace. Cathy, 38 ans, maman solo de 6 enfants âgés de 5 à 16 ans, a accepté de raconter comment elle parvient à maintenir son foyer à flot avec un budget d’environ 2000 euros par mois. Un témoignage sincère, parfois dur, mais profondément inspirant.

Une vie bouleversée par une séparation difficile

Il y a quatre ans, Cathy s’est séparée du père de ses enfants. Une rupture qui, au-delà de la douleur émotionnelle, a transformé sa vie entière. Elle a obtenu la garde exclusive de ses six enfants. Un choix qui lui tenait à cœur, mais qui s’est accompagné d’un changement radical : renoncer à sa vie professionnelle.

Au début, elle a essayé de retourner sur le marché du travail. Mais très vite, les chiffres l’ont rattrapée. Les frais de garde pour six enfants dépassaient largement le montant d’un éventuel salaire. Travailler devenait… perdre de l’argent. À contrecœur, Cathy a donc dû rester à la maison, malgré les regards parfois accusateurs de ceux qui ne comprennent pas sa réalité.

2000 euros par mois pour une famille de 7 : un équilibre précaire

Aujourd’hui, son budget repose entièrement sur les aides, les allocations familiales, l’ASF, une petite pension alimentaire et quelques ventes ponctuelles sur Vinted. Chaque euro compte. Chaque dépense est calculée.

Cathy touche environ 2050 euros par mois. Mais une fois les charges payées, le compte n’y est déjà plus vraiment. Entre le loyer HLM, l’électricité, l’eau, l’assurance voiture, la mutuelle, la box et deux téléphones indispensables pour la famille, 838 euros partent instantanément. Les dépenses du quotidien — alimentation, carburant, vêtements, soins — atteignent 1230 euros. Le résultat est simple : Cathy est presque tous les mois à découvert.

“Financièrement, ma situation est loin d’être enviable”, confie-t-elle. “Mais je fais de mon mieux. Je ne peux pas faire autrement.”

Les sacrifices invisibles des mères solos

Dans l’ombre des obligations et des papiers administratifs, il y a surtout les sacrifices. Ceux dont personne ne parle vraiment : les vêtements qu’elle ne s’achète plus depuis des années, les repas qu’elle mange froid pour que ses enfants aient chaud dans l’assiette, les sorties qu’elle refuse pour économiser quelques euros d’essence, les nuits où elle compte et recompte son budget au lieu de dormir.

Sa priorité ? Toujours la même : ses enfants.

“Tout tourne autour d’eux. Chaque décision que je prends, c’est pour qu’ils ne manquent de rien. Je fais des sacrifices, oui, mais c’est normal en tant que maman. Je préfère qu’ils aient des petits plaisirs plutôt que moi.”

Des petits plaisirs dont elle parle avec fierté : une glace, une sortie au parc, un livre déniché d’occasion. Rien d’extravagant. Juste de quoi préserver un peu de lumière dans leur quotidien.

Se reconstruire après un cataclysme

La séparation a bouleversé sa vie “à tous les niveaux”, dit-elle. Elle aurait pu sombrer, elle le sait. La solitude, la charge mentale, la pression financière peuvent briser les plus solides. Mais Cathy a choisi le combat plutôt que la résignation.

Aujourd’hui encore, elle espère un recalcul de la pension alimentaire par le juge. Elle espère aussi pouvoir travailler un jour, quand ses enfants seront plus grands. Elle espère, surtout, une vie plus stable, moins angoissante, où le moindre imprévu ne menace plus l’équilibre du foyer.

“Je sais que cette situation est temporaire. Les choses finiront par s’améliorer. Je me bats pour mes enfants et je continuerai de le faire.”

Le courage discret des mères invisibles

Le témoignage de Cathy ressemble à celui de milliers de femmes en France. Des femmes qui tiennent debout des familles entières, même quand elles sont épuisées, même quand leurs comptes virent au rouge, même quand personne ne les voit.

Elles ne demandent pas de récompense. Elles demandent seulement qu’on les entende et qu’on reconnaisse la réalité de leur quotidien.

Cathy en fait partie. Et malgré les difficultés, elle avance. Pour ses enfants. Pour elle-même. Avec la force immense qu’ont celles qui n’ont pas le choix.

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