À peine les grandes vacances terminées, la rentrée 2025 s’annonce déjà explosive. En réaction au plan budgétaire drastique dévoilé par le Premier ministre François Bayrou le 15 juillet, un collectif de citoyens appelle à une mobilisation générale à partir du 10 septembre. Le mot d’ordre est clair : « Un arrêt total et illimité du pays ».

Une réponse à un budget jugé brutal

Ce mouvement est né dans la foulée des annonces du gouvernement concernant la feuille de route budgétaire pour 2026. Celle-ci prévoit plus de 43 milliards d’euros d’économies pour tenter de ramener le déficit public à 4,6 %. Une véritable cure d’austérité qui touche de plein fouet les services publics, les aides sociales et les collectivités territoriales. De quoi faire réagir une partie de la population déjà fragilisée par l’inflation, le gel des retraites et la stagnation des salaires.

Une mobilisation hors des cadres traditionnels

Ce qui frappe dans cet appel, c’est qu’il ne vient ni des partis politiques, ni des syndicats. Le collectif à l’origine de l’initiative affirme être « apolitique », sans couleur, sans étiquette. Composé d’une vingtaine de personnes, il s’est structuré sur les réseaux sociaux, créant un site web et un compte X (anciennement Twitter) baptisé @bloquons_tout.

Leur ambition est de dépasser le simple cadre de la manifestation pour organiser un blocage général du pays. Routes, lycées, zones économiques, administrations : tout pourrait être paralysé à partir du 10 septembre si l’appel prend de l’ampleur.

Une date symbolique : la rentrée sociale

Le choix du 10 septembre n’est pas anodin. Il marque la rentrée sociale, un moment stratégique où l’agenda politique et médiatique redémarre. C’est aussi une période où les mouvements sociaux cherchent généralement à se faire entendre. Les syndicats, dont la CGT, ont d’ailleurs eux aussi annoncé des mobilisations à venir.

Une récupération politique en toile de fond ?

Bien que le collectif insiste sur son indépendance, plusieurs observateurs notent une récupération de l’appel par certains comptes liés à l’extrême droite. Des figures d’extrême gauche et de la gauche radicale y font aussi écho, bien que plus discrètement. Ce flou idéologique interroge : jusqu’où ce mouvement citoyen peut-il rester « hors système » ?

Une mobilisation à surveiller

Alors que la colère monte dans de nombreux secteurs, cet appel au blocage total pourrait cristalliser un large mécontentement. Reste à voir s’il parviendra à dépasser les réseaux sociaux pour s’imposer dans la rue et les entreprises.

Quoi qu’il en soit, la date du 10 septembre est désormais cochée dans de nombreux agendas. Un signal fort que la rentrée 2025 ne se fera pas dans le calme.