Le Covid-19 refait parler de lui en France. Après un été relativement calme, les indicateurs épidémiologiques repartent à la hausse, poussés par un nouveau variant : XFG, surnommé « Frankenstein » en raison de sa structure hybride issue de plusieurs sous-variants d’Omicron. Selon Santé publique France, plusieurs départements enregistrent une hausse spectaculaire des cas, tandis que les urgences constatent une augmentation notable des passages pour suspicion d’infection.
Une reprise épidémique rapide
Entre le 15 et le 21 septembre 2025, le taux d’incidence a atteint 48 cas pour 100 000 habitants, et les médecins généralistes ont recensé près de 33 000 consultations liées au Covid-19. Dans le même temps, les passages aux urgences pour suspicion d’infection ont augmenté de 37 %, avec un taux de positivité supérieur à 20 %.
Le professeur Olivier Schwartz, directeur de l’Unité Virus et Immunité à l’Institut Pasteur, confirme cette tendance :
« On a constaté un doublement des chiffres depuis juillet, ce que montrent aussi les analyses des eaux usées. »
Pourquoi ce variant inquiète
Le variant XFG se distingue par une capacité renforcée à échapper à l’immunité, notamment chez les personnes vaccinées depuis plus d’un an. Bien que les formes graves restent rares, les experts notent une hausse marquée des infections chez les personnes âgées. Santé publique France rapporte une augmentation de 24 % des passages aux urgences chez les 75 ans et plus.
En moyenne, 5,86 % des passages aux urgences sont désormais liés à une suspicion de Covid-19, avec des pics dépassant les 13 % dans les zones les plus touchées.
« Le virus ne disparaît pas : il continue à circuler dans la population. Pour l’instant, aucun signal de gravité majeur, mais une vigilance est nécessaire », précise le professeur Schwartz.
Les départements les plus touchés
La progression du variant XFG est particulièrement forte dans plusieurs départements du centre et du sud de la France. Voici ceux qui enregistrent les hausses les plus marquées :
- Hautes-Pyrénées : +571,43 %
- Lozère : +389,89 %
- Ariège : +322,47 %
- Charente-Maritime : +263,95 %
- Allier : +240,3 %
- Indre-et-Loire : +223,75 %
- Gard : +207,32 %
- Moselle : +196,82 %
- Oise : +192,38 %
- Calvados : +181,82 %
D’autres territoires comme la Drôme, la Haute-Savoie ou la Marne dépassent également les 10 % de passages aux urgences pour suspicion de Covid-19. À l’inverse, le Cantal ou la Somme restent sous les 2 %.
Pas d’alerte, mais une vigilance nécessaire
Pour l’instant, les autorités sanitaires ne parlent pas d’une situation alarmante. Le variant Frankenstein progresse vite, mais aucun signe ne montre une augmentation de la gravité des formes cliniques. La surveillance reste cependant essentielle.
La campagne de vaccination hivernale débutera le 14 octobre, ciblant en priorité les plus de 65 ans et les personnes les plus vulnérables. En attendant, les gestes barrières restent les meilleurs moyens de protection :
- Se laver régulièrement les mains
- Porter un masque en cas de symptômes ou en présence de personnes fragiles
- Aérer fréquemment les espaces clos
En résumé : Le variant Frankenstein se répand rapidement en France, surtout chez les plus âgés. Pas de panique, mais de la prudence : vaccination et gestes simples restent des outils efficaces pour freiner la circulation du virus.