Dans une époque où les écrans sont partout – à l’école, à la maison, dans les loisirs – les parents se sentent souvent dépassés face à l’omniprésence des tablettes, smartphones et télévisions. Faut-il les interdire totalement ? Non, répond Sylvie Jenaly, plus connue sous le nom de Super Nanny. Son approche : trouver un équilibre réaliste, fait de vigilance, de dialogue et d’alternatives concrètes.
1. Les effets invisibles d’un excès d’écrans
De nombreuses études montrent que l’exposition trop précoce ou trop prolongée aux écrans peut nuire au développement de l’enfant.
- Chez les plus jeunes, elle freine l’apprentissage du langage, perturbe le sommeil et diminue la capacité de concentration.
- À long terme, elle peut générer une dépendance, fragiliser l’estime de soi ou favoriser l’isolement social.
Super Nanny rappelle aussi que l’abus d’écrans altère souvent la relation parent-enfant : ils deviennent des “baby-sitters numériques” au détriment des vrais échanges. Or, c’est à travers l’interaction que l’enfant apprend, comprend et s’épanouit.
2. Réduire sans interdire : la clé du succès
Interdire totalement les écrans n’est ni réaliste ni forcément souhaitable. L’idée est plutôt de limiter leur usage tout en proposant d’autres activités captivantes.
Parmi les alternatives recommandées :
- Les activités créatives (dessin, pâte à modeler, bricolage).
- Les jeux de plein air pour dépenser son énergie et stimuler la motricité.
- Les jeux de société ou éducatifs pour apprendre en s’amusant.
L’objectif n’est pas de surcharger l’enfant d’activités, mais de lui offrir d’autres sources de plaisir que l’écran.
3. La méthode 3-6-9-12 : un cadre simple pour les parents
Pour aider les familles, Super Nanny s’appuie sur la règle 3-6-9-12, conçue par le psychiatre Serge Tisseron :
- Avant 3 ans : pas d’écran du tout.
- De 3 à 6 ans : temps limité, avec des contenus adaptés et accompagnés.
- De 6 à 9 ans : premiers jeux vidéo éducatifs, toujours sous supervision.
- De 9 à 12 ans : Internet possible mais encadré, avec contrôle parental.
Ce cadre progressif permet à l’enfant de se familiariser avec le numérique sans s’y perdre.
4. Recréer des moments sans écran
L’un des conseils les plus importants de Super Nanny concerne la qualité du temps partagé. Trop d’enfants dînent devant une tablette ou s’endorment bercés par une vidéo. Pour inverser la tendance, elle recommande :
- Des repas en famille sans écran, propices aux échanges.
- Des jeux de société pour développer l’écoute et renforcer les liens.
- Des activités en extérieur (balades, jardinage, pique-nique), créatrices de souvenirs concrets.
Ces instants simples nourrissent la complicité et montrent à l’enfant qu’il est plus important que n’importe quel écran.
5. L’équilibre plutôt que la perfection
Super Nanny le répète : chaque famille a ses contraintes et ses habitudes. L’important n’est pas d’atteindre le “zéro écran”, mais de trouver un équilibre adapté. Faire des écrans un sujet de discussion plutôt qu’un interdit catégorique permet aussi d’éduquer les enfants à l’autonomie et à la responsabilité.
En résumé
- Les écrans ne sont pas à bannir, mais à encadrer intelligemment.
- La règle 3-6-9-12 donne des repères clairs selon l’âge.
- Les moments partagés sans écran sont essentiels pour la complicité et le bien-être familial.
Réduire le temps d’écran n’est donc pas une lutte contre la technologie, mais une opportunité : celle de recréer du lien, stimuler la créativité et offrir aux enfants ce dont ils ont le plus besoin… notre présence.