Les séries criminelles et les documentaires policiers connaissent un succès phénoménal dans le monde entier. Sur Netflix comme à la télévision, ils figurent parmi les programmes les plus visionnés. Suspense, mystère, psychologie, parfois inspirés de faits réels : ces récits sombres nous captivent… mais pourquoi ? Et surtout, cette fascination est-elle vraiment saine ?
Un succès qui ne faiblit pas
Des productions comme Making a Murderer, The Staircase ou encore Tiger King passionnent les amateurs de « true crime ». Du côté de la fiction, des séries comme Breaking Bad ou Peaky Blinders continuent de séduire des millions de spectateurs. Mais au-delà du simple divertissement, de nombreux psychologues se penchent sur ce phénomène et sur ce qu’il révèle de nous.
Se détendre devant le crime : un paradoxe inquiétant
Regarder un documentaire policier ou une série criminelle est, pour beaucoup, une manière de se relaxer après une journée stressante. Pourtant, certains experts y voient un signal d’alerte.
La psychologue américaine Dr Thema Bryant explique que trouver du réconfort dans la violence à l’écran peut être lié à des traumatismes passés :
« Si votre idée de la détente avant de dormir est de regarder trois épisodes de New York, police judiciaire, je vous encourage à réfléchir à la raison pour laquelle un traumatisme vous détend. »
Selon elle, certaines personnes ayant grandi dans un environnement marqué par le stress ou l’insécurité finissent par confondre paix avec ennui. Elles recherchent alors inconsciemment le chaos ou l’inconfort pour retrouver un sentiment de familiarité.
Quand la fascination devient anxiogène
Une autre spécialiste, Chivonna Childs, psychologue à la Cleveland Clinic, met en garde contre les effets à long terme de cette habitude. À force d’absorber des contenus violents, certaines personnes deviennent hypervigilantes :
- anxiété accrue,
- méfiance exagérée envers les inconnus,
- peur de sortir de chez soi,
- tendance à voir le danger partout.
« Chaque camionnette blanche devient celle d’un tueur en série », illustre la psychologue. Et si cette peur prend le dessus sur le quotidien, il est temps de prendre une pause.
Faut-il arrêter de regarder les séries criminelles ?
La réponse n’est pas aussi radicale. Regarder ce type de contenu n’est pas problématique en soi, tant que cela reste un simple divertissement. En revanche, si l’on remarque :
- une dépendance à ce type de programmes,
- une anxiété grandissante,
- ou un besoin compulsif de s’exposer à des récits violents,
alors, il peut être utile d’interroger ce comportement et, si besoin, d’en parler avec un professionnel.
En conclusion
Les séries criminelles continueront sans doute à nous captiver, tant elles mêlent émotions fortes et intrigues complexes. Mais selon les psychologues, notre rapport à ces contenus en dit long sur notre état intérieur. Une consommation raisonnée reste donc la clé pour en profiter… sans y laisser sa sérénité.