Un samedi ordinaire dans un parc aquatique s’est transformé en cauchemar absolu pour une famille. Ce qui devait être un moment de joie, de rires et d’insouciance s’est terminé dans le silence et la sidération. Une fillette de six ans, venue passer l’après-midi avec son père et ses frères et sœurs, est morte noyée après une dernière descente sur un toboggan pour enfants. Un drame bouleversant, mais aussi une affaire qui soulève de lourdes questions.
Une disparition en quelques minutes
Le drame s’est déroulé dans l’un des plus grands parcs aquatiques de la capitale. Vers le milieu de l’après-midi, la fillette, née en mars 2018, insiste pour faire une dernière glissade sur le toboggan surnommé « la baleine », une attraction populaire pour les plus jeunes. Son père l’attend en bas. Mais elle ne descend jamais.
Quelques instants plus tard, l’impensable se confirme : la petite fille s’est noyée. Son corps est retrouvé dans un bassin profond, à proximité de l’aire de jeu initiale. Selon les premiers éléments de l’enquête, le père affirme qu’elle portait ses brassards et qu’aucun surveillant n’était présent. Il a depuis déposé plainte pour homicide involontaire.
Une enquête sous haute tension
À la demande du parquet, une information judiciaire a été ouverte pour homicide involontaire, non-assistance à personne en danger, et leur équivalent en droit pour les personnes morales. Car au-delà de la tragédie humaine, se pose une interrogation capitale : comment une enfant a-t-elle pu passer d’un toboggan censé déboucher dans une pataugeoire à un bassin profond, sans qu’aucun adulte – ni personnel, ni parent – ne réagisse à temps ?
La direction du parc Aquaboulevard, par la voix de son avocate, conteste la version du père. Selon les images de vidéosurveillance, l’enfant n’était ni accompagnée ni équipée de brassards. Ces vidéos ont été transmises aux enquêteurs dès le début de l’affaire. Le parc affirme avoir scrupuleusement respecté les normes de sécurité en vigueur.
Une faille dans la surveillance ?
Cette affaire réactive un débat récurrent : celui de la sécurité dans les espaces aquatiques ouverts au public. Si les parcs sont censés offrir des zones distinctes pour les enfants, la réalité sur le terrain est parfois plus floue. Qui est responsable de la surveillance à chaque instant ? Le parent, le maître-nageur, ou l’organisation du parc ?
Les « heures creuses », parfois évoquées par les employés, sont-elles couvertes par une présence suffisante de personnel qualifié ? La formation des maîtres-nageurs est-elle adaptée à ces environnements complexes où adultes et enfants cohabitent dans un cadre récréatif mais potentiellement dangereux ?
Une douleur immense, une instruction délicate
Du côté de la famille, la douleur est indescriptible. Le père endeuillé réclame justice, mais se heurte à une procédure qui s’annonce longue et techniquement complexe. Car au-delà des responsabilités juridiques, l’instruction devra démêler un enchevêtrement de négligences possibles, de perceptions divergentes, et de décisions prises dans la confusion.
Une chose, cependant, ne fait aucun doute : ce jour-là, une enfant est entrée dans un lieu censé lui offrir amusement et sécurité. Elle n’en est jamais ressortie.
Ce que ce drame nous rappelle
Chaque été, les piscines et parcs aquatiques accueillent des milliers d’enfants. La majorité y vivent des moments heureux. Mais cette tragédie nous rappelle que la vigilance ne doit jamais baisser. Ni du côté des parents, ni de celui des structures d’accueil.
Il ne suffit pas d’ériger des normes. Il faut aussi les incarner, les surveiller, et les adapter aux réalités du terrain. Car une seule faille, une seule distraction, peut bouleverser à jamais une vie.