La Fête de la Musique 2025, censée célébrer la joie, la liberté et la convivialité autour de la musique, a été ternie cette année par une série d’événements graves qui soulèvent de nombreuses questions sur la sécurité des rassemblements festifs en France.
Des piqûres ciblant les femmes, un phénomène inquiétant
Le fait le plus alarmant de la soirée concerne la multiplication des signalements de piqûres dans la foule. Ce phénomène, déjà observé dans d’autres contextes ces dernières années, a pris une ampleur particulièrement préoccupante durant cette édition. Selon le ministère de l’Intérieur, 145 victimes se sont manifestées auprès des forces de l’ordre, en métropole comme en outre-mer.
Rien qu’à Paris, 21 cas ont été recensés, dont 13 dans la capitale même. Certaines victimes, dont une adolescente de 15 ans et une jeune femme adulte, ont été hospitalisées pour subir des analyses toxicologiques. Douze personnes soupçonnées d’être impliquées ont été interpellées dans l’Hexagone, dont quatre à Angoulême, où une cinquantaine de victimes auraient été recensées.
Violences, pillages et blessures : un bilan lourd
La soirée a également été marquée par un nombre important d’interpellations : 371 au total, contre 326 en 2024. Paris concentre une part importante de ces chiffres, avec 89 arrestations et plus de 80 gardes à vue. Le parquet parisien évoque des faits allant des violences volontaires à des vols, en passant par des dégradations et la vente à la sauvette.
Des affrontements ont éclaté dans plusieurs zones, notamment dans le quartier des Halles, où deux tentatives de pillage ont visé des magasins, dont une boutique Nike et un Sephora. Des jets de projectiles, des coups de couteau et même des agressions sexuelles ont été signalés, ajoutant à la tension déjà palpable.
Parmi les cas les plus marquants, un policier a été traîné sur plusieurs mètres par un quad dans le 1er arrondissement. Dans le 19e, un adolescent de 17 ans a été retrouvé blessé par arme blanche. Enfin, un sans-abri de 50 ans a été découvert mort sur le parvis du centre Pompidou, en pleine soirée.
Un climat sécuritaire sous pression
En parallèle des violences envers les civils, treize membres des forces de l’ordre ont été blessés, et les sapeurs-pompiers ont dû intervenir pour 51 feux de véhicules et 39 incendies sur la voie publique.
Le contraste est saisissant : là où la musique devait rassembler et faire vibrer les cœurs, ce sont l’angoisse et la brutalité qui ont dominé dans certains lieux. Si la fête a bien eu lieu pour de nombreuses personnes dans un esprit pacifique, les chiffres parlent d’eux-mêmes et posent la question de l’encadrement des grands rassemblements festifs dans les espaces urbains.
Et maintenant ?
Ces événements montrent l’urgence d’un débat national sur la sécurité dans les fêtes populaires. Prévenir, protéger, mais aussi comprendre les racines de cette violence, devient indispensable pour que la Fête de la Musique redevienne ce qu’elle a toujours voulu être : un moment de partage, accessible à tous, sans peur ni danger.