Les fêtes sont passées, les décorations rangées, et pourtant de nombreuses familles abordent la fin d’année avec un souvenir moins joyeux que prévu : celui des microbes. Fièvre soudaine, toux persistante, yeux rouges au réveil, vomissements nocturnes… Pour beaucoup de parents, Noël s’est déroulé au rythme des thermomètres et des nuits écourtées.
Si la grippe et le Covid-19 restent très surveillés, un autre virus hivernal circule activement, en particulier chez les enfants : l’adénovirus. Encore relativement méconnu du grand public, il est pourtant bien identifié par les pédiatres, surtout en période hivernale.
L’adénovirus, un virus discret mais très contagieux
Contrairement à ce que son nom peut laisser penser, l’adénovirus n’est pas un virus unique. Il s’agit d’une vaste famille comprenant plusieurs dizaines de variants capables d’infecter l’être humain tout au long de l’année, avec un pic marqué en hiver.
Les conditions typiques de la saison froide favorisent sa propagation : vie en intérieur, promiscuité, collectivités, fratries, repas de famille et échanges d’objets entre enfants. Autant de situations idéales pour ce virus particulièrement résistant.
Comme l’explique le Dr Gérald Kierzek, l’adénovirus est responsable d’affections le plus souvent bénignes mais très variées, pouvant toucher les voies respiratoires, les yeux ou encore le système digestif. Cette diversité de symptômes complique souvent l’identification rapide de l’infection par les parents.
Des symptômes multiples qui peuvent dérouter
Chez l’enfant, l’infection débute fréquemment comme un simple rhume : nez qui coule, gorge irritée, fièvre modérée. Mais l’évolution peut surprendre. Une toux qui s’installe, une fatigue marquée, des ganglions gonflés ou une fièvre qui persiste peuvent apparaître.
L’un des signes les plus évocateurs reste la conjonctivite : yeux rouges, larmoiements, paupières collées au réveil. À cela peuvent s’ajouter des troubles digestifs, parfois impressionnants, notamment chez les nourrissons : diarrhées, vomissements et perte d’appétit.
La contagiosité de l’adénovirus est élevée. Il se transmet par les gouttelettes respiratoires, par les mains, les surfaces contaminées, mais aussi par voie fécale-orale. Chez les tout-petits, cela explique pourquoi toute la famille peut être touchée en quelques jours.
Faut-il s’inquiéter ? Quand consulter
Dans la grande majorité des cas, l’évolution est favorable. L’infection guérit spontanément en une semaine environ, sans séquelles. Toutefois, la vigilance reste indispensable chez les nourrissons, les personnes âgées et les enfants fragiles.
Une consultation médicale est recommandée sans attendre si certains signes apparaissent :
- une fièvre élevée dépassant 39 °C ou qui dure plus de trois jours ;
- une gêne respiratoire ou une respiration anormalement rapide ;
- des signes de déshydratation (bouche sèche, peu d’urines, grande fatigue) ;
- une somnolence inhabituelle ou un changement de comportement.
À ce jour, il n’existe pas de traitement antiviral spécifique ni de vaccin destiné au grand public. La prise en charge repose sur le repos, une bonne hydratation et le paracétamol pour soulager la fièvre et les douleurs. Les antibiotiques ne sont d’aucune utilité, car l’infection est strictement virale.
Les bons réflexes pour limiter la propagation à la maison
Même s’ils peuvent sembler contraignants en période de vacances, certains gestes simples restent les plus efficaces :
- lavage fréquent et soigneux des mains ;
- aération quotidienne des pièces de vie ;
- nettoyage régulier des surfaces et des jouets ;
- limitation des contacts entre enfants lorsque l’un d’eux présente des symptômes.
Ces mesures ne font pas disparaître le virus, mais elles permettent de ralentir sa circulation et de protéger les plus fragiles. Un petit effort collectif qui peut faire toute la différence pour commencer la nouvelle année dans de meilleures conditions.