La grippe fait son retour plus tôt que prévu cet hiver 2025-2026. En France, les autorités sanitaires observent une forte accélération des contaminations, portée principalement par le variant K de la grippe A (H3N2). Ce sous-clade, désormais majoritaire, inquiète par sa diffusion rapide et les formes parfois sévères qu’il peut entraîner, notamment chez les personnes de plus de 50 ans.
Si ce variant ne provoque pas de symptômes totalement nouveaux, un trio de signes très caractéristiques apparaît de manière brutale et permet de reconnaître rapidement un syndrome grippal en pleine circulation du variant K.
Une épidémie précoce sous surveillance
Dès la mi-décembre, la quasi-totalité du territoire français est entrée en phase épidémique, à l’exception de la Corse. Selon Santé publique France, l’activité grippale progresse fortement dans toutes les classes d’âge, aussi bien en ville qu’à l’hôpital, avec une dynamique comparable à celle observée l’an dernier… mais avec plusieurs semaines d’avance.
Les analyses virologiques montrent que le variant K représente environ 70 % des virus H3N2 séquencés. Cette lignée se distingue par plusieurs mutations génétiques, ce qui explique la vigilance accrue des autorités sanitaires.
Dans ce contexte, savoir identifier rapidement les signes évocateurs devient essentiel, autant pour limiter la transmission que pour prévenir les complications.
Les 3 symptômes du variant K à reconnaître rapidement
Il n’existe pas de symptôme spécifique propre au variant K. En revanche, lorsque celui-ci circule massivement, trois signes apparaissent très tôt et de façon intense.
Le premier est une fièvre élevée, souvent supérieure à 39 °C, accompagnée de frissons marqués.
Le second correspond à des courbatures musculaires diffuses, parfois très douloureuses, donnant la sensation d’un corps “brisé”.
Le troisième est une fatigue extrême, soudaine, qui cloue littéralement au lit et empêche toute activité normale.
Ce trio est généralement présent dès les premières heures de la maladie. Il peut s’accompagner d’autres symptômes classiques comme une toux sèche, un nez qui coule, des maux de tête, des douleurs de gorge ou une irritation des yeux. Les jours 2 et 3 constituent souvent le pic de l’infection, avec une intensité maximale sur 48 à 72 heures.
C’est également durant cette phase que la contagiosité est la plus forte.
Pourquoi ce trio est particulièrement évocateur cette saison
La raison est avant tout épidémiologique. Le variant K étant devenu majoritaire parmi les virus de type H3N2, la probabilité qu’un syndrome grippal soit lié à cette souche est aujourd’hui très élevée.
Ce qui préoccupe les professionnels de santé n’est pas tant la nature des symptômes que l’ampleur de la circulation virale et le risque de formes graves chez certaines populations. Chaque année, la grippe touche entre 2 et 6 millions de personnes en France et provoque environ 10 000 décès, majoritairement chez les personnes âgées.
Les plus de 50 ans, ainsi que les personnes souffrant de maladies chroniques, sont particulièrement exposés. Le taux de positivité des tests est actuellement estimé autour de 22 %, confirmant l’intensité de la vague en cours.
Que faire en cas d’apparition de ces symptômes ?
La prise en charge de la grippe reste essentiellement symptomatique. Le paracétamol est recommandé pour faire baisser la fièvre et soulager les douleurs, en respectant les doses et un intervalle d’au moins six heures entre les prises. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens doivent être évités sans avis médical.
Il est également essentiel de bien s’hydrater, de se reposer et de limiter les contacts afin de réduire la transmission. Dans la majorité des cas, l’évolution est favorable en quelques jours.
Qui doit consulter sans tarder ?
Une vigilance particulière s’impose chez les personnes considérées comme fragiles :
– les plus de 50 ans
– les personnes souffrant d’obésité, de diabète ou d’insuffisance cardiaque ou rénale
– les personnes immunodéprimées
Chez ces profils, le variant K peut favoriser des complications sévères, touchant notamment les poumons, le cœur ou le cerveau. Le risque de surinfection bactérienne, comme une pneumonie, une sinusite ou une otite, est également plus élevé.
En cas d’aggravation rapide, de difficultés respiratoires, de fièvre persistante ou mal tolérée, une consultation médicale rapide est indispensable.
En résumé
Cet hiver, la grippe frappe plus tôt et plus fort, portée par le variant K de la grippe A (H3N2). La combinaison d’une fièvre élevée, de courbatures intenses et d’une fatigue brutale constitue un signal d’alerte à ne pas ignorer. Identifier rapidement ces symptômes permet d’agir plus vite, de se protéger et de protéger les plus vulnérables.