La grippe fait un retour fulgurant en France, et les indicateurs s’affolent. Les urgences voient arriver un nombre croissant d’enfants fiévreux, les pédiatres alertent sur une forte circulation du virus et les autorités sanitaires appellent les familles à redoubler de vigilance. Cette année, le virus frappe tôt, fort et touche particulièrement les plus jeunes.

Une épidémie qui s’emballe rapidement

Selon le bulletin de Santé publique France du 3 décembre 2025, la circulation virale augmente dans toutes les classes d’âge. Le pays bascule dans une dynamique épidémique préoccupante, avec près de 3 000 passages aux urgences en une semaine dont près de 500 hospitalisations.

Trois régions sont officiellement entrées en phase épidémique fin novembre :

• Île-de-France
• Normandie
• Nouvelle-Aquitaine

La quasi-totalité du territoire reste en pré-épidémie, à l’exception de la Corse, encore épargnée pour le moment.

Cette flambée s’explique par la diffusion rapide d’une nouvelle souche de type A(H3N2), plus précisément le sous-clade K. Déjà observée au Royaume-Uni, cette variante est potentiellement plus virulente et capable de provoquer une saison grippale plus sévère que les précédentes. Le Centre européen de contrôle des maladies avait d’ailleurs prévenu d’un risque accru pour l’hiver 2025-2026.

Des enfants particulièrement touchés

Chez les plus jeunes, la grippe peut déclencher des symptômes particulièrement abrupts : forte fièvre, fatigue extrême, douleurs musculaires, toux sèche, frissons. Les parents rapportent des états fébriles fulgurants qui bouleversent rapidement le quotidien.

La souche A(H3N2) a pour particularité d’être souvent plus sévère chez les enfants et les personnes âgées. Cela explique en partie la hausse des hospitalisations pédiatriques observée ces derniers jours.

Le vaccin reste la meilleure protection

La campagne de vaccination 2025-2026 est en cours depuis le 14 octobre. Près de 10 millions de Français ont déjà reçu leur dose, soit un rythme plus rapide que l’an dernier où seulement 8,5 millions étaient vaccinés à la même période.

Sont particulièrement concernés par la vaccination :

• les personnes de 65 ans et plus
• les personnes atteintes de maladies chroniques
• les femmes enceintes
• l’entourage des nourrissons à risque
• les soignants

Pour les familles, il est essentiel de retenir que le vaccin met environ deux semaines pour offrir une protection optimale.

Nouveauté : deux vaccins renforcés pour les seniors

Cette saison voit également l’arrivée de deux vaccins plus puissants destinés aux plus de 65 ans : Efluelda et Fluad. Leur formulation apporte une protection plus robuste face aux formes sévères.

Selon Santé respiratoire France, ils offriraient un gain d’efficacité de 15 à 25 % par rapport aux vaccins classiques. Le laboratoire Sanofi évoque même une réduction de près de 32 % des hospitalisations chez les personnes âgées, selon une étude publiée dans The Lancet.

Retour sur la saison dernière : un hiver particulièrement difficile

La grippe 2024-2025 avait été l’une des plus sévères de la décennie :

• 30 000 hospitalisations
• plus de 17 000 décès
• 12 semaines d’épidémie

La majorité des cas graves admis en réanimation n’étaient pas vaccinés, soulignant une couverture vaccinale insuffisante.

Ces chiffres illustrent le risque réel représenté par la grippe, bien plus dangereuse qu’un simple virus saisonnier.

Comment se transmet la grippe ?

Comme chaque année, le virus circule principalement via les gouttelettes expulsées en parlant, toussant ou éternuant. Il survit facilement sur les objets du quotidien : jouets, poignées de portes, transports publics, bureaux d’école.

Pour limiter la propagation, les gestes simples restent essentiels :

• tousser dans son coude
• utiliser des mouchoirs jetables
• porter un masque lorsqu’on est malade
• aérer régulièrement
• se laver les mains très fréquemment
• limiter les contacts rapprochés en période de forte circulation

À retenir pour les familles

La grippe n’a rien d’un virus anodin, surtout dans une année marquée par une souche A(H3N2) potentiellement plus agressive. Avec une circulation en forte hausse, en particulier chez les enfants, la vigilance s’impose. Entre vaccination, gestes barrières et surveillance attentive des premiers symptômes, les familles disposent heureusement d’outils efficaces pour traverser cette période.