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Le vin blanc et le champagne contre les arrêts cardiaques ? Ce que dit vraiment la science

Une récente étude a fait grand bruit sur les réseaux sociaux : consommer du vin blanc et du champagne réduirait le risque d’arrêt cardiaque soudain. Une annonce qui, sans surprise, a réjoui de nombreux amateurs de bulles et de vin. Mais que faut-il réellement retenir de cette recherche ? Faut-il se ruer sur les bouteilles pour préserver sa santé cardiaque ? Regardons cela de plus près.

Une étude d’envergure sur les facteurs non médicaux

L’étude en question, publiée le 28 avril dernier dans le Canadian Journal of Cardiology, est la première à analyser aussi largement les liens entre des facteurs non cliniques et le risque d’arrêt cardiaque soudain. Elle s’est appuyée sur les données de plus de 500.000 adultes, au Royaume-Uni, suivis sur plusieurs années.

Au total, 56 facteurs de risque ont été identifiés. Ils vont de l’alimentation à l’état émotionnel, en passant par le cadre de vie, l’éducation ou encore le statut socio-économique. Parmi les comportements associés à une réduction du risque d’arrêt cardiaque : une alimentation riche en fruits, le maintien d’un poids de santé, un bon contrôle de la tension artérielle, mais aussi… la consommation modérée de vin blanc ou de champagne.

Des résultats intrigants, mais à interpréter avec prudence

Les auteurs de l’éditorial accompagnant l’étude, Nicholas Grubic et Dakota Gustafson, soulignent que ces résultats viennent remettre en question l’idée selon laquelle seul le vin rouge, riche en polyphénols, aurait un effet cardio protecteur. Ici, le vin blanc et le champagne se montrent également associés à une réduction du risque.

Toutefois, les chercheurs restent prudents. Ils précisent que cette corrélation est probablement influencée par des facteurs sous-jacents, notamment socio-économiques. En d’autres termes, il ne s’agirait peut-être pas directement de l’alcool qui protège le cœur, mais plutôt du profil global des personnes qui en consomment : niveau de vie plus élevé, meilleure éducation, accès aux soins, alimentation plus saine, etc.

L’alcool, un risque majeur pour la santé publique

Il est essentiel de replacer ces données dans un contexte plus large. Car si certaines études suggèrent un effet bénéfique modéré de l’alcool sur le cœur, la majorité des recherches scientifiques démontre surtout ses effets nocifs. En France, l’alcool est responsable de 49.000 décès en 2024. Il constitue le deuxième facteur de risque évitable de cancer, derrière le tabac.

La consommation d’alcool, même modérée, est liée à un risque accru de cancer, de maladies hépatiques et de troubles cardiovasculaires. Les autorités sanitaires s’accordent à dire que les seuils de consommation « sans danger » sont très bas : au-delà de 1 à 2 verres par jour, les risques pour la santé augmentent significativement.

Ce qu’il faut retenir

Cette étude ne doit pas être perçue comme une invitation à consommer plus de vin ou de champagne. Elle met en lumière un lien statistique, mais ne prouve pas que ces boissons sont un remède miracle contre les arrêts cardiaques. D’ailleurs, les auteurs eux-mêmes appellent à la prudence dans l’interprétation des résultats.

Pour réduire le risque d’arrêt cardiaque soudain, il est donc préférable de se concentrer sur les habitudes les plus solides et scientifiquement validées : adopter une alimentation riche en fruits et légumes, pratiquer une activité physique régulière, maintenir un poids santé, surveiller sa tension artérielle et éviter le tabac.

Et si l’on choisit de consommer de l’alcool, cela doit rester ponctuel, modéré, et surtout, bien informé.

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