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L’acupuncture au service de la femme

Toute une série de symptômes gynécologiques peuvent être soulagés grâce à ce traitement. Une approche différente qui séduit de plus en plus

Signe que les temps changent, les petites aiguilles ont fait leur entrée à la Maternité de l’Hôpital cantonal de Genève et semblent bien s’y plaire. La clinique de stérilité et d’endocrinologie gynécologique propose, depuis octobre 1996, une consultation d’acupuncture. Laquelle a profité, pendant un an, de l’expérience d’un médecin chinois.

A l’origine de cette initiative, une Suissesse bénéficiant d’une formation complète de gynécologue et d’un diplôme d’acupuncteur: «Il est nécessaire d’avoir cette double vue pour accepter les limites de chacune des médecines et pour poser de façon adéquate une indication», estime Isabelle Comte, qui n’a pas hésité à partir trois mois en Chine pour parfaire sa pratique.

En clair, face à une lésion organique (telle qu’un fibrome, une infection ou un cancer), on traitera le problème de manière classique.

Les indications gynécologiques qui répondent particulièrement bien à l’acupuncture? Les troubles bénins de la ménopause, les douleurs pendant les règles, le syndrome prémenstruel et les troubles du cycle.

Il existe incontestablement une demande pour une médecine globale, qui s’intéresse à la fois à la tête et au corps. Les patientes sont ravies de pouvoir choisir une alternative aux thérapies habituelles, surtout les femmes ménopausées qui sont déçues de leur traitement hormonal ou qui ne veulent pas prendre de médicaments.

Nombre d’entre elles dénoncent aussi le manque d’intérêt de certains gynécologues pour les problèmes des femmes qui ne sont plus en âge de procréer.

L’aspect relationnel contribue pour une bonne part au succès de la thérapie. Celles qui viennent consulter ont toutes envie d’une prise en charge différente. Elles apprécient d’avoir, enfin, un rapport privilégié avec leur médecin. «On se sent être des personnes à part entière, explique Valérie,

55 ans, venue consulter pour des troubles liés à la ménopause. Je me suis vraiment sentie écoutée et comprise.»

Quant aux symptômes, ils se sont nettement améliorés dès la deuxième séance d’acupuncture. Adieu bouffées de chaleur et insomnies, bonjour énergie et calme!

«Nous ne prétendons pas nous substituer aux traitements d’usage, mais il faut avouer que la médecine occidentale nous laisse parfois démunis face à certaines pathologies», confie Isabelle Comte. Et de lancer, pragmatique: «Peu importe comment cela marche, puisque cela marche!»

Le Fonds national de la recherche scientifique a financé des études sur l’évaluation des médecines complémentaires. On en apprendra plus au moment de la publication des résultats finaux. Toutefois, on sait déjà que l’acupuncture a démontré, lors d’une étude contrôlée, une efficacité dans le traitement des insomnies.


Entre examens et pouls chinois…

La consultation débute toujours par une anamnèse avec, si nécessaire, la prescription d’examens complémentaires. Le but est de poser un diagnostic afin d’exclure une maladie grave.

Ensuite, on procède à la prise du pouls chinois, qui se fait en trois endroits du poignet. Associé à l’examen de la langue, il permet de déceler les organes qui sont déficients. En acupuncture, il n’existe pas de thérapie standard. On adapte le traitement à la maladie tout en tenant compte de l’état de la personne ce jour-là.

Les aiguilles restent en place pendant une trentaine de minutes. Pour des raisons d’hygiène évidentes, celles-ci sont stériles et à usage unique. Le traitement dure environ cinq semaines, à raison de deux séances par semaine.

Les effets secondaires? Une légère fatigue après la séance ainsi qu’une sensation désagréable à certains points d’acupuncture.

Enfin, les séances sont remboursées par l’assurance de base.

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