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Refusée par un taxi en plein travail, elle accouche sur le trottoir

Le 17 mai 2025, à Valladolid, en Espagne, une scène bouleversante s’est déroulée sous les yeux de passants médusés : une femme enceinte de 33 ans a été contrainte d’accoucher en pleine rue, après avoir été abandonnée par un chauffeur de taxi qu’elle avait appelé en urgence. Ce drame soulève de nombreuses questions sur la responsabilité des professionnels du transport, l’accès aux soins d’urgence et les risques que courent les femmes enceintes dans de telles circonstances.

Un refus incompréhensible en pleine urgence

Ce soir-là, la future mère et son compagnon sortaient d’une séance de cinéma lorsqu’elle commence à ressentir les premières contractions. Conscients de l’urgence, ils appellent un taxi pour se rendre à l’hôpital. Le véhicule arrive rapidement, la femme monte à bord, prenant même la précaution de protéger le siège avec une serviette. Tout laisse croire qu’ils seront conduits sans délai à la maternité.

Mais le soulagement est de courte durée. Le chauffeur, sans donner d’explication claire, change d’avis, les fait descendre du véhicule, puis redémarre, les laissant seuls sur le trottoir. Une décision aux conséquences lourdes : la femme, prise de fortes douleurs, n’a d’autre choix que de s’allonger sur un passage piéton, où elle accouche en pleine rue, assistée par quelques passants avant l’arrivée des secours. Par miracle, la mère et le nouveau-né se portent bien. Une enquête a été ouverte pour déterminer si le comportement du chauffeur peut être qualifié de mise en danger délibérée d’autrui.

Accoucher hors d’un environnement médicalisé : des risques majeurs

Un accouchement dans la rue n’est pas un simple fait divers. Il s’agit d’une urgence médicale grave. L’absence de conditions d’hygiène, d’équipements médicaux et de personnel qualifié peut mettre en péril la vie de la mère comme celle de l’enfant. Les risques sont nombreux : infections, hémorragies, détresse respiratoire du nouveau-né, complications imprévues impossibles à gérer sur place.

Parmi les causes principales de mortalité maternelle figure l’hémorragie post-partum. Hors hôpital, ce type de complication peut rapidement devenir dramatique, faute de moyens pour intervenir efficacement.

Une situation qui dépasse les frontières espagnoles

Ce drame résonne bien au-delà de l’Espagne. En France, par exemple, la fermeture progressive des maternités aggrave le problème. En cinquante ans, plus de 800 maternités ont fermé. Dans certains départements ruraux, une femme sur quatre doit désormais parcourir plus de 45 minutes pour atteindre une structure capable de l’accueillir. Ces distances, souvent sous-estimées, augmentent significativement les risques d’accouchements non programmés en dehors d’un cadre médicalisé.

Une société face à ses responsabilités

Cet événement tragique rappelle que la solidarité, l’éthique professionnelle et l’accès rapide aux soins sont essentiels, en particulier lorsqu’il s’agit de femmes en travail. Refuser de transporter une personne en détresse médicale, c’est non seulement faire preuve d’un profond manque d’humanité, mais aussi prendre le risque de mettre des vies en danger.

Il est urgent que les autorités renforcent les protocoles et rappellent aux chauffeurs de taxi, comme aux autres acteurs du transport public ou privé, leurs obligations en matière d’assistance aux personnes en situation critique. Par ailleurs, un effort collectif est nécessaire pour garantir un accès rapide et équitable aux soins obstétricaux, notamment en zones rurales.

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