Parfois, la réalité dépasse la fiction. Ce lundi matin, un événement pour le moins inattendu s’est produit sur une route du Maine-et-Loire, entre Villedieu-la-Blouère et Montfaucon-Montigné, près de Cholet. Un camion transportant environ 4.000 lapins destinés à un abattoir à Thouars, dans les Deux-Sèvres, a terminé sa course dans un fossé en bord de départementale. Le destin, semble-t-il, en a décidé autrement pour ces animaux.
Le conducteur du poids lourd, fort heureusement, s’en est sorti indemne. Mais l’incident a ouvert les portes d’une liberté imprévue pour les milliers de lapins enfermés à bord. Profitant de la confusion provoquée par l’accident, une grande partie d’entre eux s’est échappée, se dispersant dans les champs et les bois alentours.
La société chargée de la réception des animaux, jointe par Le Courrier de l’Ouest, a reconnu ne pas savoir combien de lapins pourraient être récupérés. Une opération de comptage et de récupération a été lancée, mais face à un tel nombre d’évadés, le défi est de taille. Il est peu probable que tous soient retrouvés.
Cet incident soulève plusieurs questions, tant logistiques qu’éthiques. Sur le plan pratique, il met en lumière les risques liés au transport massif d’animaux vivants. Mais il interpelle aussi sur le destin que nous réservons aux êtres vivants dans notre chaîne de consommation. Car derrière l’anecdote insolite, il y a cette image presque poétique de milliers de lapins courant vers une liberté aussi soudaine qu’inattendue.
Si certains verront dans cette fuite un simple contretemps pour l’industrie agroalimentaire, d’autres y liront peut-être un symbole, une échappée belle que le hasard a offerte à des créatures promises à une fin programmée.
Il est encore trop tôt pour dire ce qu’il adviendra des lapins fugitifs. Mais dans l’immédiat, les campagnes du Maine-et-Loire bruissent d’un mouvement inhabituel. Et peut-être, quelque part, des promeneurs surpris croiseront le regard curieux d’un survivant de cette étonnante cavale.