Invité de l’émission « L’Heure des pros » sur CNews, l’ancien président du MEDEF, Pierre Gattaz, est venu présenter son livre Gagnez plus, c’est maintenant (éditions Fayard). Fidèle à son franc-parler, il a livré une analyse sans détour de ce qu’il considère comme les failles du modèle social français.
Un chauffeur de taxi en exemple
Pour illustrer son propos, Pierre Gattaz a rapporté une rencontre qui l’a marqué :
« Je bosse 12 heures par jour et je gagne moins que mon beau-frère au chômage, assis devant la télé à regarder le foot », lui aurait confié un chauffeur de taxi.
Ce témoignage, selon lui loin d’être isolé, symboliserait un décalage entre effort et récompense. Gattaz déplore que le système actuel puisse décourager le travail et l’investissement personnel.
Une remise en question du système d’aides
L’ex-patron du MEDEF questionne la générosité des dispositifs français :
« Va-t-on continuer avec 24 mois d’assurance-chômage et un départ à la retraite à 62 ans alors que partout ailleurs c’est 65 ou 67 ? »
Pour lui, il est urgent de repenser ces règles afin de redonner de la valeur au travail et à la motivation de « gagner plus ».
La fonction publique dans le viseur
Pierre Gattaz s’attaque aussi à la taille de la fonction publique, affirmant qu’« il y a un million de fonctionnaires de trop ». Il nuance toutefois : sa critique vise l’organisation, pas les agents eux-mêmes.
« Ils travaillent comme des fous, mais sont freinés par une administration trop lourde. »
Il plaide pour préserver les missions régaliennes – enseignants, policiers, juges – tout en simplifiant le « millefeuille territorial » pour réduire les dépenses.
Un appel à la réforme
Comparant la France à l’Allemagne, Gattaz insiste sur la nécessité de faire des économies et de « rationaliser » l’action publique. Son message : stimuler le mérite et l’effort pour bâtir un système où le travail paie davantage.