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Je suis médecin spécialiste de la fertilité et voici les vérités difficiles que tout le monde devrait connaître

Pour beaucoup, l’infertilité reste un sujet douloureux, souvent entouré de silence. Alors que l’on parle de plus en plus du choix de ne pas avoir d’enfant, on oublie parfois celles et ceux pour qui le désir d’être parent est immense, mais contrarié par le corps ou par le hasard. En France, cette réalité touche des millions de couples. Selon une étude de l’Ined et de l’Inserm publiée en 2022, 3,3 millions de femmes et d’hommes âgés de 20 à 49 ans ont déjà dû faire face à des difficultés pour concevoir, nécessitant une prise en charge médicale.

Derrière les statistiques, il y a un parcours souvent long, émotionnellement éprouvant et ponctué d’espoirs et de déceptions. C’est dans ce contexte que certains médecins spécialistes de la fertilité choisissent aujourd’hui de transmettre des conseils plus directs, parfois difficiles à entendre, mais essentiels pour avancer.

C’est le cas du Dr Nagla Elfaki, gynécologue et obstétricienne à Londres, qui partage ses recommandations sans détour. Elle y dévoile ce que beaucoup de patients auraient aimé entendre dès leurs premières consultations.


Ce que votre corps essaie peut-être déjà de vous dire

Le Dr Elfaki rappelle d’abord que certaines situations considérées comme banales ne le sont pas. Les femmes sont encore nombreuses à ignorer ou minimiser des signaux pourtant importants.

Voici les vérités qu’elle estime indispensables à connaître.

Ne pas avoir ses règles n’est pas normal

Hors contraception, l’absence de règles constitue un signal d’alerte. Selon la spécialiste, ce symptôme doit conduire à consulter un médecin. Il peut révéler un trouble hormonal, un syndrome des ovaires polykystiques ou d’autres causes nécessitant un suivi.

Des règles douloureuses ou très abondantes ne doivent pas être ignorées

Longtemps banalisées, les douleurs menstruelles peuvent être le signe de pathologies comme l’endométriose. La pilule peut masquer le problème sans le résoudre. Au moment où elle est interrompue, les symptômes refont surface.

Le mode de vie ne suffit pas toujours

Adopter une hygiène de vie saine reste essentiel, mais cela ne compense pas complètement l’effet de l’âge sur la fertilité. À partir de la trentaine, la qualité et la quantité des ovocytes diminuent progressivement.

Ne pas hésiter à demander un second avis

La spécialiste insiste sur un point important. Si vous avez l’impression de ne pas être écoutée ou comprise, vous pouvez consulter un autre médecin. Aucun patient ne devrait rester dans le doute ou l’incompréhension face à des difficultés pour concevoir.


Le mode de vie compte plus que ce que l’on pense

Dans une seconde série de conseils, le Dr Elfaki se concentre sur les habitudes de vie qui influencent directement la fertilité.

Le tabac, un ennemi majeur

Selon elle, fumer reste l’un des comportements les plus nocifs pour la fertilité. Le tabac altère la qualité des ovocytes et des spermatozoïdes. La cigarette électronique n’offre pas une alternative plus saine sur ce plan.

Protéger sa fertilité passe aussi par la prévention

Les infections sexuellement transmissibles peuvent avoir des conséquences parfois irréversibles sur la fertilité. Se protéger et se faire dépister régulièrement reste indispensable.


Des recommandations pratiques pour mieux avancer

Dans une troisième vidéo, la spécialiste ajoute des conseils plus personnels et sociétaux qui concernent toutes les femmes, qu’elles aient un projet de maternité immédiat ou non.

Ne demandez pas aux femmes si elles veulent des enfants

Une question en apparence anodine peut réveiller une douleur profonde pour celles qui traversent une période d’infertilité. Le respect et la réserve doivent rester la règle.

Congeler ses ovocytes, une option à considérer

La médecine reproductive offre aujourd’hui des possibilités que les générations précédentes n’avaient pas. Pour celles qui souhaitent préserver leur fertilité, la congélation d’ovocytes réalisée jeune offre davantage de chances pour l’avenir.

Devenir mère sans avoir trouvé le partenaire idéal

Elle rappelle aussi qu’il est aujourd’hui possible d’avoir un enfant seule. Certaines femmes n’attendent plus d’être en couple pour construire leur projet familial.

Un soutien parfois méconnu

Certaines entreprises financent désormais la congélation d’ovocytes, considérant qu’il s’agit d’un avantage professionnel et personnel important. Une information que peu de femmes connaissent.


Chacune doit agir selon ses priorités

Le message final du Dr Elfaki est simple et puissant. Il n’existe pas de solution universelle. Chaque parcours est unique. L’essentiel est de déterminer ce qui compte pour soi et d’agir en conséquence.

Pour certaines, cela passe par l’arrêt du tabac. Pour d’autres, par une consultation spécialisée. Pour d’autres encore, par la congélation d’ovocytes ou par une nouvelle orientation de vie.

L’infertilité reste un combat silencieux, mais la connaissance et l’anticipation permettent souvent de reprendre une forme de contrôle. Et même si le parcours est parfois difficile, les options sont nombreuses et les avancées de la médecine offrent aujourd’hui plus d’espoir que jamais.

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