C’est une information qui agite le secteur de la distribution depuis plusieurs semaines, et elle vient tout juste d’être confirmée. Face à une situation économique très tendue, l’enseigne Gifi pourrait céder entre 25 et 30 de ses magasins à Grand Frais dès l’année 2026. Une transformation majeure qui risque de modifier durablement le paysage commercial dans de nombreuses villes françaises.
Une opération stratégique confirmée
Le 15 octobre dernier, Gifi et Grand Frais ont officialisé un projet de cession portant sur une trentaine de magasins. Ces points de vente, situés pour la plupart en périphérie dans des zones commerciales fréquentées, correspondent parfaitement au format recherché par Grand Frais pour poursuivre son développement national.
Selon les informations relayées par Ouest France, cette opération reste conditionnée à plusieurs autorisations administratives mais devrait être finalisée en 2026. Le montant du rachat, lui, reste pour l’instant confidentiel.
Pour Grand Frais, qui connaît une croissance continue, l’objectif est clair : se renforcer dans de nouvelles zones et attirer une clientèle toujours plus large. Le président de l’enseigne, Jean Paul Mochet, précise toutefois qu’il ne s’agit pas d’une simple course à l’expansion, mais d’une stratégie ciblée et réfléchie.
Une transition en douceur pour les salariés
Point important du communiqué commun des deux enseignes : les salariés actuels de Gifi devraient être intégrés chez Grand Frais. L’enseigne assure vouloir maintenir les postes, les compétences, et même l’ancienneté des employés concernés. Une mesure qui vise à rassurer des équipes déjà très inquiètes.
Gifi en pleine crise financière
Si Grand Frais multiplie les ouvertures, la situation est bien différente pour Gifi. L’enseigne de décoration et de bazar fait face à une concurrence extrêmement forte. Des chaînes comme Action et Maxibazar proposent des prix très bas, attirant massivement les consommateurs. À cela s’ajoute la montée fulgurante des plateformes en ligne comme Temu, qui ont siphonné une partie importante de la clientèle.
Résultat : Gifi accumule des pertes considérables. Selon plusieurs sources, le déficit atteindrait près d’un million d’euros par jour. L’entreprise avait déjà dû renégocier sa dette et solliciter un plan de soutien financier en début d’année. Le fondateur Philippe Ginestet a été contraint de laisser la gouvernance à une nouvelle direction pour tenter de redresser la barre.
Pour les représentants du personnel, la vente des magasins symbolise une étape critique. Certains parlent même de la vente des bijoux de famille, un signe alarmant de la gravité de la situation.
Une restructuration qui pourrait n’être que le début
La cession des magasins pourrait offrir une bouffée d’oxygène à Gifi, grâce aux liquidités générées. Cependant, les experts restent prudents. Cette opération ne sera bénéfique que si l’enseigne parvient à relancer efficacement ses ventes dans les mois à venir. Sans un véritable plan de transformation, l’avenir de Gifi reste incertain.
Un tournant pour les consommateurs
Pour les clients, cette transformation marque la fin d’une ère dans certaines villes. Là où l’on trouvait autrefois un magasin de décoration et d’articles à petit prix, on pourrait bientôt voir apparaître un supermarché Grand Frais, réputé pour ses produits frais et son positionnement plus qualitatif.
Reste à savoir si cette transition séduira les consommateurs locaux ou si elle laissera un vide pour les adeptes de Gifi.