Attendre son tour dans une file d’attente est pour beaucoup une corvée. Que ce soit pour goûter un plat dans un restaurant branché, assister à un concert ou mettre la main sur le dernier smartphone, la patience peut coûter plusieurs heures de son temps. Mais si ce temps pouvait être « sous-traité » ?
C’est exactement ce que proposent certains travailleurs d’un nouveau genre : ils se font rémunérer pour attendre à la place de leurs clients.
Quand la file d’attente devient un business
À Londres, mais aussi dans d’autres grandes villes, des particuliers proposent désormais leurs services pour « tenir la place ». Leur mission est simple : patienter pendant que leurs clients vaquent à leurs occupations. Ces derniers n’ont plus qu’à arriver au bon moment pour récupérer leur place, leurs billets ou leur commande.
Ce service, né d’une idée insolite, répond à un vrai besoin : gagner du temps, un luxe que tout le monde n’a pas. Et certains sont prêts à payer cher pour éviter des heures de queue.
Combien ça rapporte ?
Les tarifs varient selon la prestation, mais certains témoignages évoquent une rémunération autour de 25 à 30 € de l’heure. Dans les cas les plus longs – une sortie d’iPhone ou l’ouverture d’un restaurant ultra-tendance – la facture peut dépasser les 100 €.
En clair, plus l’attente est pénible ou prestigieuse, plus le service se paie.
Une tendance alimentée par les réseaux sociaux
Les réseaux sociaux, qui valorisent les expériences inédites et les adresses à la mode, ont accentué ce phénomène. Beaucoup de jeunes sont prêts à patienter des heures pour une boisson ou un plat « instagrammable ». Ceux qui disposent d’un budget plus confortable préfèrent déléguer cette attente, tout en profitant de l’effet tendance.
Et demain ?
Ce métier insolite s’inscrit dans une tendance plus large : celle de la délégation du quotidien. Après les services de promenade de chien, de livraison de courses ou de montage de meubles, l’attente rémunérée pourrait bien se généraliser dans les grandes villes.
Derrière l’anecdote amusante se cache une question plus large : combien de personnes seraient prêtes à payer pour gagner du temps ? Et jusqu’où ira la monétisation des « corvées » de la vie quotidienne ?