Même si nous ne nous en souvenons pas toujours, nous faisons tous des cauchemars. Pourquoi nos rêves peuvent-ils basculer dans l’angoisse ?
Les cauchemars sont des rêves effrayants. A la fois vivants et précis, ils ont généralement un scénario long, compliqué et surtout très angoissant. La peur se focalise le plus souvent autour de thèmes généraux : poursuites, agressions, menaces, mort, abandon…
L’angoisse est au coeur du cauchemar : elle peut être suffisamment forte pour nous réveiller soudainement, ce qui nous permet de sortir du cauchemar. Mais il n’est pas rare de reprendre le cours du cauchemar lorsqu’on se rendort. Parfois aussi, on ne se rendort pas de peur de retomber dans l’angoisse du cauchemar. La peur occasionnée par un cauchemar peut être extrêmement forte : on peut se souvenir toute sa vie d’un cauchemar inquiétant ! Par ailleurs, il n’est pas rare que le même cauchemar se répète à plusieurs reprises.
Les cauchemars surviennent pendant la phase de sommeil paradoxal, généralement pendant la seconde moitié de la nuit. Pendant le cauchemar, le dormeur n’est plus dans un sommeil profond : il s’agite et frôle l’état de veille.
Les cauchemars sont fréquents dans la petite enfance. Leur survenue s’espace avec l’avancée en âge pour disparaître quasi-complètement après 60 ans.
Les cauchemars peuvent poser problème s’ils se répètent trop souvent : en perturbant le sommeil et en provoquant une importante détresse, ils peuvent être à l’origine de répercussions conséquentes sur la qualité de la vie et la santé : manque de concentration, troubles de l’humeur et de la mémoire, et même dépression…
Qu’est-ce qui déclenche un cauchemar ?
Les cauchemars mettent en scène nos peurs et nos angoisses. Ils sont souvent liés à un événement plus ou moins anodin de la journée précédente, qui joue le rôle de catalyseur : celui-ci réveille un souvenir refoulé ou une angoisse oubliée, mais il est rarement la cause réelle du cauchemar.
Les cauchemars sont plus fréquents en période de stress intense : un conflit au travail ou une tension avec le conjoint peuvent être à l’origine d’un cauchemar. La dépression et l’anxiété sont également des facteurs favorisants.
Certains cauchemars récurrents peuvent être liés à un traumatisme psychologique : accident, agression sexuelle, incendie, attentat, guerre… Alors que nous cherchons à refouler le traumatisme lorsque nous sommes éveillés, celui-ci resurgit durant le sommeil. On ne sait pas clairement si le cauchemar nous aide alors progressivement à nous désensibiliser d’un évènement traumatisant en nous le faisant revivre. Ou si, au contraire, ils retardent le processus de guérison en nous rappelant constamment des faits traumatisants.
Certains médicaments peuvent provoquer des cauchemars : notamment les traitements de la maladie de Parkinson, bêtabloquants (antihypertenseurs), psychotropes, médicaments du système nerveux central. Si vous remarquez la survenue inhabituelle de cauchemars alors que vous suivez un traitement, parlez-en à votre médecin : il peut être nécessaire d’adapter les doses ou même de changer de médicament.
Enfin, la consommation d’alcool favorise la survenue de cauchemars, de même que le sevrage chez les personnes qui consomment beaucoup d’alcool.