Face à des enfants qui semblent perdre certains réflexes essentiels, une enseignante a récemment partagé un témoignage qui fait énormément réagir sur les réseaux sociaux. Dans une courte vidéo devenue virale, elle raconte ce que son quotidien en classe lui révèle, bien au-delà des exercices scolaires. Selon elle, l’apprentissage du savoir-être, autrefois transmis naturellement au sein des familles, semble aujourd’hui fragilisé. Là où l’école complétait jadis l’éducation familiale, elle se retrouve désormais à en assumer une part croissante.
Un glissement silencieux, mais profond, qu’elle observe depuis plusieurs années et qui l’inquiète.
Des repères qui disparaissent… et un métier qui change
L’enseignante explique que cette évolution dépasse largement les questions de politesse ou de vie collective. À ses yeux, certains repères de base, longtemps considérés comme acquis avant même l’entrée à l’école, se dissipent progressivement. Elle constate que beaucoup d’enfants n’arrivent plus avec les mêmes automatismes qu’auparavant, et cela modifie subtilement la dynamique du groupe.
Les élèves, dit-elle, ne maîtrisent plus certaines informations élémentaires concernant leur quotidien, leur propre famille ou les gestes simples de l’autonomie. Cette transformation, loin d’être anecdotique, bouleverse la place de l’enseignant dans la salle : il ne s’agit plus seulement de transmettre des savoirs, mais de combler des manques imprévus.
Une dépendance accrue aux écrans
Pour tenter d’expliquer ce décalage, la professeure pointe un facteur précis : la place grandissante des écrans. Selon elle, les élèves sont devenus tellement habitués à la technologie qu’ils ne pensent plus spontanément à utiliser les outils classiques. Chercher un mot dans un dictionnaire, apprendre une adresse, mémoriser un numéro de téléphone ou se repérer sans assistance numérique devient pour eux un défi.
Elle raconte même des situations qui la laissent sidérée : certains enfants ne savent plus lire l’heure sur une horloge traditionnelle. D’autres ignorent des informations essentielles sur leur propre famille.
Elle confie ainsi :
« Ils ne connaissent même pas les prénoms de leurs parents. Je demande : ‘Comment s’appelle ta maman ?’ On me répond : ‘Je ne sais pas’. Vous ne connaissez pas les prénoms de vos propres parents ? Ils ne savent pas d’où viennent leurs parents. Vous parlez à vos parents, parfois ? Je ne comprends plus ce qu’il se passe. »
Ces réponses, qu’elle affirme entendre de plus en plus souvent, dessinent un tableau nouveau et déconcertant.
Une génération en décalage avec les attentes scolaires
Pour l’enseignante, ces constats ne sont ni isolés ni rares. Ils semblent s’accumuler, formant peu à peu le portrait d’une génération arrivée à l’école avec des manques inattendus. Elle insiste toutefois : elle ne blâme pas les enfants, qu’elle décrit comme attachants, curieux, vivants. Ce qui l’interroge, c’est le lien familial, les échanges, les conversations du quotidien qui, selon elle, ne jouent plus toujours leur rôle.
Sa prise de parole a provoqué un large débat en ligne. Beaucoup d’internautes disent reconnaître dans leur entourage les mêmes dérives : une autonomie fragilisée, un rapport au réel modifié, une dépendance aux écrans qui s’installe tôt. Les témoignages sont parfois durs, parfois nostalgiques, mais tous expriment une inquiétude commune.
Dans les commentaires, on peut lire :
« L’abrutissement »,
« On devrait réduire le temps d’écran et favoriser davantage les moments de qualité avec nos enfants »,
« Voilà pourquoi je ne veux plus entendre dire qu’ils sont plus avancés que nous. Savoir poster sur les réseaux sociaux, ça ne veut rien dire. »
Des réactions qui soulignent un sentiment partagé : quelque chose semble se perdre dans la transmission quotidienne.
Famille, école : un équilibre à reconstruire
Le témoignage de cette enseignante pose une question cruciale : où se situe aujourd’hui la frontière entre ce qui relève de la famille et ce qui revient à l’école ? Elle ne cherche pas à accuser qui que ce soit, mais à décrire un glissement qu’elle observe année après année.
Elle rappelle que la politesse, l’autonomie, les repères du quotidien ne sont pas innés. Ils se construisent dans le foyer, dans les discussions, dans la répétition de gestes simples. Lorsque ces bases se fragilisent, c’est la vie de classe tout entière qui s’en ressent.
Pour beaucoup, sa vidéo agit comme un appel. Un rappel de l’importance du lien familial, de la conversation, de la présence. Car derrière chaque enfant, souligne-t-elle, se joue un équilibre fragile entre l’éducation reçue à la maison et celle dispensée à l’école.
Et lorsque cet équilibre se déplace, c’est tout un système qui doit s’adapter, parfois difficilement.

